Onze personnes, dont quatre non communistes et trois jeunes d’une trentaine d’années, ont participé à l’assemblée constituante de la cellule Sassenage Vercors ce samedi 29 mai à Engins. Une rencontre à la tonalité très politique, marquée à la fois par une soif d’échanges et une forte attente à l’égard du Parti : que les communistes soient non seulement présents dans le paysage politique, mais à l’offensive sur tous les sujets, qu’il s’agisse du combat contre la pauvreté, de la sécurité ou de la lutte à mener à l’échelle internationale contre les trafiquants de drogue, pour ne laisser aucune parcelle de terrain au Rassemblement National.
A Engins, 500 habitants, village dirigé depuis 1947 presque sans interruption par un maire communiste ou apparenté, l’assemblée constituante de la cellule Sassenage Vercors ouverte aux militants et aux sympathisants, a constitué un petit événement. Trois élus de la commune dont le maire Stéphane Falco, sa première adjointe et l’ancien maire Gérard Bourgeois, dont le nom a été donné au centre de loisirs flambant neuf qui accueillait la réunion, étaient présents. Et dans la salle décorée de drapeaux rouges frappés de la faucille et du marteau, où les visages souriants de Cécile Cukierman et de Fabien Roussel côtoyaient les affiches du Printemps isérois, quatre non communistes et trois jeunes avaient répondu à l’invitation du Parti.
Avant même d’avoir gravi toutes les marches conduisant à la salle de réunion, la discussion politique s’engage en plein air sur un constat : l’explosion de la pauvreté et l’inquiétude qu’elle suscite dans le village, en particulier pour les jeunes. Il n’y a pas de temps à perdre pour apporter des réponses politiques et organiser concrètement l’entraide et la solidarité avec les plus démunis. Le Parti est perçu comme porteur d’espoir car il est le mieux à même d’organiser la lutte sur le terrain au plus près de la population. Sur les panneaux d’affichage mis en place par la commune le long de la grande route conduisant au plateau, l’annonce des Chantiers Jeunes organisés cet été pour permettre aux enfants du pays de se constituer un petit pécule en échange de travaux collectifs d’entretien du village, a été entièrement recouverte par les affiches du candidat Longo. Affiches aussitôt arrachées face à ce qui est ressenti ici comme une marque de mépris de la part d’une droite insolente qui se croit toute puissante…
Devant un auditoire particulièrement attentif, le secrétaire de la section Willy Pepelnjak présente cette réunion comme l’expression de la volonté des communistes de resserrer les liens avec la population et d’agir au plus près des gens pour répondre aux besoins les plus urgents. Il situe les prochaines élections départementales, régionales, présidentielles et législatives comme différentes étapes d’un même combat contre le capitalisme : chaque position conquise, à commencer par le basculement du département à gauche, est un moyen de se défendre et de construire un rapport de forces permettant un changement radical de politique.
Michel Barrionuevo, membre du bureau de section, expose ensuite les raisons qui ont poussé les communistes et leurs alliés à l’échelle européenne à lancer la pétition « Pas de profit sur la pandémie ». Une pétition dont il faut poursuivre la signature afin d’imposer un référendum au sein de l’Union européenne et d’exiger la levée des brevets sur les vaccins.
A peine cette intervention terminée, les questions fusent : sur la crise sanitaire, mais pas seulement. La peur de voir le Rassemblement National aux portes du pouvoir et les moyens de le combattre sont au cœur de la discussion. La montée du sentiment d’insécurité se nourrit de facteurs multiples : le développement du chômage et de la précarité ; la politique anti-sociale du gouvernement Macron qui manipule l’opinion pour masquer ses responsabilités et celles des gouvernements qui l’ont précédé, y compris de gauche, contribuant à brouiller les repères et à favoriser l’abstention de masse ; et, bien sûr, les derniers événements d’actualité.
Le Parti est interpellé : ses propositions sur le rôle de la police républicaine et sur sa mission de protection des citoyens, sa condamnation des agressions commises contre les fonctionnaires, qu’il s’agisse des soignants, des enseignants, des personnels de Pôle Emploi ou des policiers, sont méconnues. Fabien Roussel les a rappelées dernièrement, mais tous les communistes doivent s’en emparer : il y a urgence à populariser ces propositions pour ne laisser aucune parcelle de terrain au Rassemblement National qui se présente comme le seul rempart contre l’insécurité.
La lutte contre le trafic de drogue est aussi au cœur des préoccupations. Là encore, la confusion règne dans les esprits, entretenue par le gouvernement. Les trafics de drogue, mais également d’êtres humains et d’armes, constituent un pilier du capitalisme mondialisé. Willy Pepelnjak rappelle le rôle joué par les paradis fiscaux pour recycler l’argent sale. S’il importe de bien tenir les deux volets d’une politique cohérente que sont la prévention et la répression, on attend du Parti qu’il lance une campagne de grande ampleur pour combattre à l’échelle internationale les trafiquants qui alimentent les réseaux locaux jusque dans les plus petites communes, en plaine comme en montagne.
La France et l’Union européenne disposent de moyens techniques pour mener ce combat. Sans doute faut-il renforcer les moyens humains, mais ce qui manque le plus, c’est la volonté politique de la part des gouvernants. D’autant que le développement de l’économie parallèle fondée sur l’argent des trafics permet au gouvernement Macron, notamment dans les quartiers, de contenir les risques d’explosion sociale nés de l’incurie de sa politique économique, en particulier dans le domaine de l’emploi.
Pour que le Parti soit l’offensive sur tous ces sujets, il faut lui donner plus de force en voix aux élections, mais également en effectifs pour engager l’action sur le terrain. C’est en quelque sorte l’écho de cette réunion d’Engins. Tonique et revigorante !