Rythmes scolaires: grève nationale mardi 12 février 2013
Le 12 février, le SNUipp-FSU appelle à une journée nationale de grève, de manifestations et de rassemblements : Oui à une réforme des rythmes mais réussie pour les élèves et construite avec les enseignants.
Depuis des semaines, nous n’avons cessé d’attirer l’attention du ministre sur les multiples difficultés que pose la réforme des rythmes scolaires telle qu’elle a été engagée. Nous ne revendiquons pas un statu-quo ou un retour en arrière…bien au contraire !
– Nous voulons une réforme réussie pour tous les enfants sur tout le territoire.
– Nous demandons également une réforme qui prennent en compte les conditions de vie professionnelle des enseignants.
Inégalités : nous écrivons un NON
Or, à l’épreuve des travaux pratiques, c’est la grande déception. Alors que le ministre affirmait en octobre dans le journal Le Monde « qu’aucun enfant ne soit hors de l’école avant 16h30 », aujourd’hui, l’Association des maires de France précise que l’heure de sortie de 16h30 n’est pas obligatoire et que l’organisation des activités péri-éducatives reste à la libre appréciation des élus, tout comme leur gratuité. Malgré les efforts des communes, cette réforme va générer de nouvelles inégalités dans une offre éducative qui en compte déjà beaucoup trop. Quel pis-aller.
Pas sans les enseignants
De même, alors que le ministre déclarait encore la semaine dernière sur France-Inter que les conseils d’école seraient consultés, aujourd’hui, sur le terrain, il n’en est rien. Horaires des écoles, durée de la pause méridienne, organisation de la sieste en maternelle, utilisation des locaux scolaires sur le temps péri-éducatif, organisation des activités périscolaires et des activités pédagogiques complémentaires, tout cela ne peut être pas être le fruit d’une décision unilatérale écartant les enseignants.
La pause méridienne : un temps pour qui ?
Souvent, les DASEN négocient avec les maires mais n’estiment pas utiles de réunir les équipes enseignantes. Comme il faut aller vite pour être prêt dès 2013, des schémas rigides d’organisation du temps scolaire surgissent dans les départements. Tous semblent vouloir imposer un allongement de la pause méridienne, parfois jusqu’à 2H45, avec une demi-heure d’activités périscolaires.
Où est l’intérêt de l’enfant pourtant vanté à coup de déclarations fracassantes ? Car on peut alors se demander quelle sera la nature des activités que l’on peut offrir à des enfants en 30 minutes. Et puis, que feront les enfants le reste du temps de midi ? De la cour de récréation ? Et ceux qui ne mangent pas à la cantine ? Et les enfants de maternelle dont les besoins physiologiques nécessiteraient qu’ils bénéficient de la sieste juste après le déjeuner ?
De même, où est la prise en considération des conditions de vie personnelle et professionnelle des enseignants ? Dans beaucoup d’endroits, faute de locaux, il est envisagé d’utiliser les salles de classes pour ces activités du midi. Mais alors, que feront les enseignants qui sont condamnés à rester à l’école sur ce temps méridien ? Du coup, les enseignants finiront l’école à 16H 15 voire 16H30 comme avant, avec le mercredi en plus. Il est inconcevable de leur imposer un allongement de leur amplitude de travail à l’école. Idem pour les animations pédagogiques dont certains DASEN annoncent déjà qu’elles auront lieu le mercredi après-midi. Enfin, le SNUipp-FSU demande toujours au ministre une revalorisation des PE.
Reporter pour une vraie réforme réussie en 2014
Face à ce bricolage insatisfaisant qui se dessine pour les enfants comme pour les enseignants, le SNUipp-FSU estime qu’il faut reporter la réforme à 2014. Le décret d’aménagement du temps scolaire doit être revu, les conseils d’école consultés. Il faut se donner le temps de penser une vraie réforme et de construire les conditions de sa réussite dans les écoles en s’appuyant sur les enseignants.
C’est sur cette plateforme, et pas une autre, que dans les départements, le SNUipp-FSU va s’adresser à ses partenaires attachés à une transformation de l’école au service de la réussite des élèves. Pas de statu quo ! Nous voulons faire bouger l’école, dans le bon sens et avec les enseignants.