Historique, la première grève à la Mairie de Sassenage !

Intervention de Arezki OUSSALAH, coordinateur départemental de la CGT 38

Michel Barrionuevo et Simon Gensburger

Michel Barrionuevo, élu communiste de Sassenage de mars 1977 à juin 2020, témoigne :  » jamais, en dehors des mouvements nationaux, il n’y avait eu de grève des employé·e·s communaux. »

Ce cri de colère et de révolte souligne un malaise très profond, fortement accentué lors du changement de Directeur Général des Services !

Cette dernière recrue, en provenance de la ville de Meylan, s’était déjà illustrée dans sa gestion du personnel basée sur l’exclusion, la vexation, la mise au pas des agents.

Ce malaise sassenageois régulièrement mis en avant par les élu·e·s de l’opposition, notamment le groupe s’Unir Pour Sassenage qui a fréquemment alerté la majorité municipale, restée sourde aux préoccupations de son personnel. Alerté, par ces élu·e·s, sur la base de l’article 40 du code civil, le Procureur de la République a fini par diligenter une enquête en cours.

La souffrance au travail a été d’une telle intensité que 42 agent·e·s ont quitté la commune.

Au moment du préavis de grève pour ce 4 juillet 2023, les représentants du personnel conviés à une rencontre le 29 juin pour exprimer le vécu des personnels, se sont vus opposer comme réponse du Maire, Michel Vendra : « nous entrons en guerre ! ».

Ce matin, à l’interpellation de Michel Barrionuevo lui disant : « hier, j’ai répondu à l’appel de l’association des Maires en participant au rassemblement de midi, aujourd’hui, je suis encore là, cette fois en soutien au personnel de la ville ! « . Sa réponse fut : « si tu veux, tu peux revenir demain ».

Un tel mépris, vis à vis de celles et de ceux qui assurent le Service public de Sassenage, est grave.

Il est temps, grand temps, de répondre aux préoccupations des agents pour un audit des services afin d’améliorer les conditions de travail et réduire le mal-être; la révision du RIFSEEP, les jours de pénibilité pour tous les services; augmentation des fonctionnaires (point d’indice); pour que les élus cessent de se substituer aux responsables de services…

Devant ce refus de recevoir une délégation, les agents se sont rendus en Mairie où comme par miracle, il n’y avait aucun élu responsable pour la recevoir.

Afin de se faire entendre, quelques refrains ont été scandés.
La Direction a préféré faire le choix de recourir à la force publique. Les gendarmes ont été plus compréhensifs et du coup, les personnels se sont donnés rendez-vous pour reconduire la grève en septembre !

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Ne pas tomber dans la spirale destructive des services publics après la mort de Nahel

Un policier a fait usage de son arme à feu le 27 juin contre un jeune de 17 ans, Nahel à Nanterre, lors d’un contrôle routier.
Les images terribles de cette tuerie, sont sans appel et la colère qu’elles suscitent sont totalement légitimes, et il faut que justice soit rendue.
Les communistes de la section PCF Fontaine rive gauche du Drac s’associent à la douleur de la mère et des proches de Nahel, du Maire et des équipes municipales de Nanterre.
Légitimité, ne signifie pas dégradations ou destructions d’édifices publics. Les violences et les dégradations ne soulageront jamais la peine, mais participeront à dégrader davantage les conditions de vie des habitants.
Ces actes ne servent en rien le combat pour la vérité et la justice, ils se retournent contre ceux qui ont le plus besoin de Services Publics et de solidarités, nous les condamnons fermement.
L’agglomération grenobloise est touchée par cette colère. Sur Fontaine, La Source, équipement culturel pour tous a vu une tentative d’incendie et de dégâts dans son hall, l’Hôtel de ville, les écoles Balmes et Langevin sont également touchés, de même qu’arrêts de tram et abribus.
Les biens publics sont nos biens communs, encore plus dans les quartiers populaires où les services publics reculent chaque jour. Nous assurons face à ces circonstances exceptionnelles, notre solidarité pleine et entière avec les agents impactés ainsi qu’avec les élu·e·s de la commune de Fontaine.
Nous en appelons au calme et à ne pas participer à ce type d’actions violentes qui ont pour résultat la destruction d’équipements publics dont notre population a tant besoin et qui sont déjà bien mis à mal.
Le débat public doit s’ouvrir et les dispositions prises pour que cette mort, la 12ème depuis 2022 pour un refus d’obtempérer, serve à engager au plus vite une politique progressiste pour la tranquillité publique avec une police républicaine proche des citoyens, au service de leurs attentes et de leurs besoins.

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Mobilisation devant Fontaine Insertion : Ibrahima ne doit pas être licencié

La Direction de Fontaine Insertion, 30 rue Commandant Lenoir a convoqué Ibrahima Keita, représentant CGT du personnel à un entretien préalable assorti de sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement.

Lors de son congrès, l’USTM-CGT a lancé un appel à la mobilisation la plus large pour défendre les libertés syndicales, en appelant à un rassemblement devant cette entreprise régie par une association, le mercredi 21 juin 2023 à 9H00.

Des militantes et militants de différentes entreprises métallurgiques du département de l’Isère, des Unions locales CGT de Fontaine, Grenoble, Saint Marcellin de forces de gauche dont la section de Fontaine rive gauche du Drac du Parti communiste français étaient rassemblés pour la défense des Libertés.

Avant de se rendre à son entretien préalable, Ibrahima ignorait totalement les faits qui lui étaient reprochés, sauf les dates des 1er et 2 juin, citées.

Durant cet entretien, les slogans parvenaient jusqu’aux oreilles de la Direction, de Rachid Medjebeur délégué syndical CGT et de Ibrahima.

D’entrée, la Direction relèvera qu’il n’y a aucun reproche à établir sur la journée du 2 juin et elle relèvera 3 faits, le jour précédent :

  • Ibrahima aurait haussé le ton à sa Chef d’équipe
  • Ibrahima aurait haussé le ton au fils du Directeur
  • Ibrahima aurait haussé le ton lors d’une reconstitution d’un accident du travail, envers le Chef de production

Autant dire que le dossier de la Direction était maigre et jamais l’énonciation du mot licenciement n’aurait du figurer dans un courrier.

Ce n’est pas parce que l’on dirige des salarié·e·s frappé·e,s par des handicaps qu’une entreprise peut gérer à sa guise et lorsque des voix comme celles de Ibrahima et Rachid, militants de la CGT s’élèvent pour faire respecter les droits sociaux qu’il faut s’en débarrasser !

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3 ans après, l’Actu du TA présente : FOCUS #4 | La droite à Fontaine, quel bilan ?

En juin 2020, Franck Longo, ancien soutien de François Fillon passé au Modem, remporte les élections municipales à Fontaine. Trois ans après, quel bilan ?

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Victoire du 8 mai 1945, le Maire contraint les communistes à une autre commémoration pour déposer leur gerbe

Depuis la loi du 7 mai 1946, les communistes de la section PCF de Fontaine en honneur de leur combat jusqu’à la capitulation nazie participent et honorent cette mémoire par un dépôt de gerbe au Monuments aux Morts de la commune.

Depuis la Libération et jusqu’en 2020, Fontaine a été dirigée par des Maires communistes: Julien Touche, Léon Pinel, Louis Maisonnat, Yannick Boulard, Jean-Paul Trovero.

En pleine pandémie du COVID, Franck Longo est devenu Maire de cette commune. L’engagement et la détermination des communistes dans la poursuite du combat contre le fascisme demeurent intacts.

Willy Pepelnjak et Renaud Lugli, co-Secrétaires de la section du PCF de Fontaine rive gauche du Drac ont écrit à Monsieur le Maire de la commune afin de pouvoir déposer une gerbe et d’intégrer cette demande au niveau du Service du Protocole.

La réponse de Monsieur Franck Longo s’appuie sur une brochure du Ministère de l’Intérieur s’inspirant du Décret n°89-655 du 13 septembre 1989 pour refuser de nous intégrer au sein du protocole :

Ainsi,  « durant une cérémonie officielle, le dépôt de gerbes doit être limité aux seules autorités publiques ainsi qu’aux organisations d’anciens combattants afin de conserver le caractère unanime et non partisan de l’hommage rendu à la nation par ses membres.

Les partis politiques, les syndicats ou encore les cultes n’ont pas vocation à déposer une gerbe durant la cérémonie mais peuvent le faire librement, comme chaque citoyen, à l’issue de la séquence officielle ». 

Nous avons pris Acte de cette réponse !

Avant que la commémoration ne commence, Michel Barrionuevo,  a  interpelé Franck Longo pour lui dire:  »  Vous le savez, j’ai été élu durant 43 ans sur Sassenage et lorsque l’on s’appuie sur une loi, cette loi se doit d’être totalement respectée. Vous avez deux de vos adjoints présents et le port de l’écharpe tricolore avec glands à franges d’argent est admis seulement lorsque l’adjoint est amené à vous remplacer, je demande à ce qu’il n’y ait qu’une seule écharpe par collectivité. « 

Le Maire a répondu qu’il vérifierait,  rappelons lui qu’il s’agit  des articles L.2 122-17 et L.2 122-18.

Lorsque le Maitre de Cérémonie a annoncé la fin, Willy Pepelnjak et Maryline Fily ont déposé en notre nom la Gerbe de la section de Fontaine du Parti communiste français.

Dans son intervention devant les ami·e·s et camarades qui constituaient les 3/4 du public présent, Willy Pepelnjak a déclaré :

 » Nous avons été empêchés de participer à la cérémonie officielle pour rendre hommage à tous ceux qui participèrent à la victoire contre le fascisme dont les communistes, le parti des fusillés, les FTPF sa branche armée, les FTM-MOI, les Résistants. Dans la période que nous vivons, il est nécessaire de rester vigilants aux vues de ce qui se passe actuellement dans notre commune.
Alors que tant de monde déclare l’importance de ne pas oublier, nous sommes surpris que l’école Danielle Casanova, dirigeante communiste, femme hors du commun, morte en déportation ait été débaptisée !
Qu’en outre, la cérémonie consacrée aux deux résistants FTP-MOI Antoine Polotti et Marco Lipzyck, dit commandant Lenoir, l’un fusillé sur place Avenue Jean Jaurès, l’autre mort au Désert de l’Écureuil à Seyssinet-Pariset ait été rayée du calendrier fontainois depuis l’arrivée de Monsieur Longo.
Il me semble difficile de ne pas oublier sans rappel régulier que c’est ce que l’on nomme, le travail de mémoire.
Je conclurai ces quelques mots par une citation d’un grand intellectuel de droite, François Mauriac prononçant cette phrase célèbre : « Seule la classe ouvrière est restée dans sa masse fidèle à la patrie profanée ! » Cet Homme honnête rend un vibrant hommage détourné au Parti communiste français, le grand parti des travailleurs ! »

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Lettre ouverte à l’attention de M. le Maire de Fontaine, et aux élu·e·s du conseil municipal

Dans la nuit du 18 au 19 mars, des écrits haineux sont apparus sur des affiches du loto des Amis du
Travailleur Alpin. Des faits similaires quant à leur nature se sont ensuite succédé, puisque notre concitoyen Édouard Schoene a retrouvé dans son jardin des écrits menaçants sur ces mêmes affiches.
Au cours de la semaine suivante, une croix gammée a été dessinée sur les vitres du local de l’UL CGT et un incendie a été provoqué devant la porte de la devanture du local du Parti Communiste Français à Fontaine, syndicat et parti dont est adhérent la victime. Des tracts visant Édouard Schoene ont été retrouvés près des cendres de cet incendie éteint par les voisins.

Tous ces éléments, nous les rapprochons.
Vous avez certes réagi au conseil municipal après intervention de M. Trovero, en condamnant les agissements et en déclarant que « vous agirez pour qu’une enquête policière soit menée et que les auteurs soient trouvés et punis ». Cependant, cette apologie du nazisme aurait mérité un communiqué officiel de condamnation de votre part et une plainte.
Notre commune a toujours été une terre de résistance et d’accueil pour de nombreuses immigrations dont la communauté italienne fuyant le fascisme de Mussolini ; les propos glorifiant le fascisme transalpin auraient dû être également condamnés.
Aussi, cette absence de réaction officielle contre ces propos infâmes nous inquiète.
Nombre de personnes présentes au rassemblement large et fraternel du 31 mars, en protestation aux agissements fascistes et en solidarité avec la victime nous ont fait part de leur étonnement de l’absence du premier magistrat en charge notamment de la sécurité sur le territoire.
Aucun·e élu·e de la majorité municipale n’était présent.
Vous n’avez pas non plus répondu à notre demande officielle d’occupation de l’espace public envoyé le
vendredi 24 mars, mettant ainsi en danger les plus de 300 pacifistes venus témoigner leur soutien à Édouard Schoene et condamner ces actes fascistes. Ce ne sera que près d’une heure après le début du rassemblement qu’une voiture de police viendra bloquer la circulation, face à la population exaspérée.
Nous attendons, Monsieur le Maire, que votre soutien à M. Schoene, annoncé au conseil municipal se traduise par des actes. Votre absence de réaction banalise les actes commis. Notre ville de Fontaine ne mérite pas cela. Ni la haine des uns, ni le silence des autres.
Dans l’incompréhension de votre manque de positionnement, recevez, Monsieur le Maire et Mesdames,
Messieurs les conseiller·e·s municipaux, nos salutations.
Willy PEPELNJAK et Renaud LUGLI
Co-secrétaires de la section PCF Fontaine rive gauche du Drac

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Réunion publique du 13 avril 2023 sur les Retraites à Sassenage

La Nupes avait pris l’initiative d’organiser un débat à Sassenage le 13 avril 2013, avec la participation de Guillaume Gontard, Sénateur de l’Isère, Élisa Martin, députée de la 3ème circonscription de l’Isère, Guillaume Lissy, Maire de Seyssinet-Pariset, Michel Barrionuevo, ancien élu de Sassenage à la Maison des Clubs à 19H. Guillaume Gontard, bloqué au niveau des transports n’a pu être des nôtres

Michel Barrionuevo, au nom du Parti communiste français a ouvert la partie Retraites de cette rencontre réunissant une soixantaine de participant,e·s, voici cette intervention :

Cet après-midi, pour la 12ème fois, ensemble, nous avons manifesté dans les rues de Grenoble et après notre réunion je finirai la vidéo qui sera visible sur ma chaine dès ce soir.
Le mouvement que nous connaissons est depuis presque 55 ans inédit de par l’unité des organisations syndicales, sa répétition, son ampleur jusqu’à 3,5 millions de personnes, sa détermination et le soutien public de l’opinion.
D’emblée, je voudrais préciser qu’en 1995, la réforme des retraites a été abandonnée par Jacques Chirac, suite à des grèves et manifestations, rappeler 2006 où durant presque quatre mois, entre le 16 janvier et le 10 avril 2006, la jeunesse d’abord, puis les salariés et les syndicats font front uni et sont descendus dans la rue contre le CPE. Au plus fort du mouvement, ils sont entre un et trois millions pour demander le retrait de la réforme. Ces actions ont abouti au retrait de la loi Contrat Première Embauche, votée, promulguée et retirée 11 jours plus tard.
Alors, rien n’est joué avec cette réforme des retraites, jamais, elle n’a été votée à l’Assemblée Nationale. La motion de censure faisant suite au 11ème 49-3, a été évitée à 9 voix, même au sein de la majorité des voix discordantes se sont exprimées.
Dans ce calendrier, c’est demain que le Conseil Constitutionnel rendra sa décision, les organisations syndicales ont prévu de se revoir à l’issue des annonces qui seront faites. Rendez-vous est donné dès 14H, devant la Préfecture à Grenoble, les sous-préfectures de Vienne et la Tour du Pin.
Ce Conseil constitutionnel, c’est qui ? Les membres de cette instance siègent durant 9 ans et sont désignés par tiers tous les 3 ans. Le Président de la République désigne 1/3 dont le Président qui a la voix prépondérante, les Présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale désignent chacun 1/3.
Du coup, la majorité est Macron compatible, mais le rôle du Conseil Constitutionnel est en principe de juger en droit.
La première décision, est la façon dont cette réforme des retraites a été instruite ! C’est un détournement flagrant de procédure puisque c’est un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité Sociale.
Si malgré tout, le Conseil constitutionnel refuse de censurer le texte, il créera alors une jurisprudence très problématique : « Après cela, à chaque fois qu’un gouvernement voudra faire une modification sur la politique sociale, il pourra utiliser ce véhicule législatif, réduire les débats et utiliser le 49.3 »
Selon l’article 34 de la Constitution « les principes fondamentaux de la Sécurité sociale » ne peuvent être modifiés que par une loi ordinaire.
Le Conseil constitutionnel pourrait alors estimer que l’âge légal de départ à la retraite en fait partie, et censurer au minimum l’article 7.
Dans le Canard enchaîné, le 18 janvier dernier, Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel indiquait que l’index senior et même les modifications sur « les critères de pénibilité ne relèvent pas du PLFRSS » et nécessiteraient « un deuxième texte ». Ce qui signifie que faute de censure globale, les cavaliers sociaux, au moins l’index senior et le CDI senior, car c’est impossible de prouver qu’ils auront un impact financier pourraient sauter de même que l’article sur la suppression des régimes spéciaux.
La seconde décision attendue du Conseil Constitutionnel pour demain, c’est la recevabilité du dépôt de Référendum d’Initiative Partagée.
Vendredi 17 mars, à l’initiative des communistes et soutenue par l’intersyndicale la première étape a été gagnée, il fallait au minimum 185 parlementaires et c’est 252 qui ont déposé une proposition de loi référendaire, comme le prévoit l’article 11 de la Constitution, visant à « affirmer que l’âge légal de départ à la retraite ne peut être fixé au-delà de 62 ans ».
Si nous obtenons ce Référendum d’Initiative Partagée, nous aurons 9 mois pour réunir les signatures en provenance de 10% des électeurs de notre pays, soit environ 4,8 millions de personnes inscrites sur les listes électorales.
Face à ce passage en force, et c’est le sens de mon rappel sur le Retrait du CPE en 2006, quelles que soient les annonces du Conseil Constitutionnel, il importe de continuer la bataille. Les organisations syndicales ont prévu de se revoir après cette séquence.
Il n’y a pas de raison valable pour réduire de 2 ans le droit à la retraite. Même le comité d’orientation des retraites (COR) admet que l’on peut faire face au déficit de 13 milliards d’euros sans dégrader le droit à la retraite. Que sont ces 13 milliards face aux 413 milliards pour l’armement, des choix, des priorités !
Pour autant, nous ne disons pas qu’il ne faut rien faire !
Les invisibles que nous applaudissions durant le couvre-feu COVID en 2020, ne sont pas devenus des nantis, n’en déplaise au Président de la République !
Lorsque Ambroise Croizat, Ministre communiste du travail a généralisé le droit à la Retraite à la Libération, il disait : « Il faut en finir avec la souffrance, l’indignité et l’exclusion. Désormais, nous mettrons l’homme à l’abri du besoin. Nous ferons de la retraite non plus une antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie. »
L’un des slogans des manifs est de dire : « la retraite à 60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ! , aujourd’hui j’ai entendu pour la reprendre, c’est vrai que nous l’avons déjà, un peu perdu»
Puis, il faut revenir à la retraite à 60 ans, l’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail !
Les politiques successives ont définancé notre système de retraite. Un ensemble de mesures peut permettre, de financer une amélioration du droit à la retraite.
Il est urgent de revoir les exonérations massives et sans conditions de cotisations, mettre fin à la politique de « modération salariale », de contournement du salaire et de réduction du sempiternel « coût du travail ». Il faut augmenter les salaires et donc les cotisations, embaucher dans la fonction publique pour répondre aux besoins, stopper la politique de précarisation de l’emploi, améliorer les carrières, appliquer réellement l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Enfin, il est urgent de faire cotiser les revenus du capital au même niveau que les salaires.
La seule issue raisonnable à la crise politique qui traverse le pays est d’abandonner purement et simplement ce projet néfaste.
Nous sommes face à une crise politique gravissime. La seule réponse d’Emmanuel Macron est une attitude autoritaire, suffisante.
C’est le droit à la retraite qui est en jeu. C’est aussi la confiance dans la démocratie et dans la République. On ne peut pas en rester là.
Depuis l’utilisation par le passage en force à l’aide du 49-3, le débat public se concentre sur les violences dans les manifestations retraites.
Les violences et destructions doivent être condamnées sans ambiguïté, elles ne servent pas le mouvement de luttes, au contraire, elles détournent l’attention des vraies questions.
En parallèle, la répression syndicale et les réquisitions, sont devenues légion : la répression du mouvement social, avec des nasses pourtant interdites, des arrestations arbitraires, des armes offensives qui blessent et doivent être proscrites, et la violence policière de la Brav-M révélée par des enregistrements parus dans la presse auraient mérités d’être examinés pour dissolution de cette unité.
Une pétition pour la dissolution de la BRAV-M a recueilli à la date du 5 avril, 263 887 signatures sur le site de l’Assemblée Nationale, elle a donc dépassé les 100 000 signatures, la commission des lois a décidé de la classer. La pétition pour le maintien de la BRAV-M qui se voulait le contrepoids n’a recueilli que 5 324 signatures.
Le trait d’égalité mis entre ces 2 pétitions montre la fébrilité ambiante du pouvoir.
Après quasiment trois mois de mobilisation, une majorité de Français refuse toujours de travailler deux ans de plus pour satisfaire les marchés financiers.
Le fond est bien là ! Le Président de la République a choisi comme à son habitude, pour l’accompagner en Chine, d’emmener des grands patrons. Son obstination vient du fait qu’en réalité il est avant tout, le représentant de commerce du MEDEF. Des manifestants disaient le Patron du MEDEF.

L’audace en politique, aussi bien pour le Gouvernement que pour le Président de la République, c’est de reconnaître leurs torts et renoncer à imposer ce projet.
Notre pays a besoin de sortir de la crise sociale, politique et démocratique dans laquelle le pouvoir l’a plongée et qui ne peut se résumer que par le retrait de la réforme ou le référendum d’initiative partagée.
La missive des parlementaires au Président de la République le 4 avril dernier a été de rappeler que ce mouvement social, historique par son unité syndicale, son ampleur et sa détermination, n’a cessé d’exprimer son refus d’un recul à 64 ans de l’âge de départ à la retraite.
Son refus d’entendre le peuple attise sa colère et crée une crise sociale, politique et démocratique sans précédent.
Ensemble, les Français-es et leurs représentants défendent le droit à une retraite juste et digne ; ils et elles ne sont pas illégitimes. En revanche, de quelle légitimité peut se prévaloir aujourd’hui, et à l’avenir, une réforme rejetée majoritairement par le peuple qui, de surcroît, ne peut même pas se prévaloir d’un débat abouti et d’un vote démocratique ?
Ce renoncement ne serait pas un aveu de faiblesse, mais une démonstration de sagesse, seule propice à redonner confiance à l’ensemble de nos concitoyens et concitoyennes et à rendre à notre société l’apaisement dont elle a tant besoin.
Du reste, il conviendrait de leur donner la parole par la voie d’un référendum pour qu’ils puissent s’exprimer, au terme d’un débat démocratique qu’ils réclament, sur la question de l’âge légal de départ à la retraite.
Cette attitude a pour conséquence de favoriser le Rassemblement national dont les cadres n’hésitent pas à proclamer sans vergogne : « Contrairement à ce que tous les commentateurs expliquaient sur tous les plateaux, que nous étions tapis dans l’ombre sans participer aux débats, c’est en fait le contraire que les gens ont perçu. Les Français valident notre stratégie de travail sur le fond et de sérieux affiché ».
Cette perception, nous ne devons pas la prendre à la légère, malgré sa discrétion et ses arrangements avec l’exécutif pendant les débats, le RN incarne, selon les enquêtes d’opinion, une opposition importante, voire la principale, au texte du gouvernement. Une stratégie à bas bruit qui porte ses fruits.
La réalité c’est qu’il a été absent, sagement assis, le doigt sur la couture du pantalon, déposant moins d’amendements que la majorité, ils n’ont servi strictement à rien.
Les députés RN sont en effet plusieurs fois montés au créneau pour défendre le gouvernement face aux attaques venues de la gauche. « Ils ont passé deux semaines à se congratuler respectivement, jusqu’à boucler l’examen du texte en chantant bouche contre bouche, la Marseillaise.
L’attitude complaisante de l’extrême droite révèle autre chose : derrière son masque social, Marine Le Pen prône en réalité la même défense du libéralisme que la majorité. « Il faut le marteler. Rappeler leurs votes à l’Assemblée contre la hausse du Smic, le blocage des prix, le gel des loyers. Ou le fait qu’ils crient avec les macronistes pour baisser les cotisations sociales, donc les recettes de la Sécurité sociale, donc empêcher la revalorisation, les retraites… » Un travail nécessaire et réalisé par la gauche, mais « sans doute devons-nous être plus forts et plus audibles »
La gauche doit être capable d’être plus unie, s’inspirer davantage de l’intersyndicale qui arrive à parler d’une même voix.
La gauche a une grande responsabilité face à cette réforme. Rien n’impose une réforme d’une telle violence, d’autres solutions sont possibles pour garantir un système plus juste, plus solidaire et plus efficace. Ce que veut en réalité le pouvoir, c’est contraindre le pays à subir de nouveau une austérité budgétaire drastique, comme l’exigent les marchés financiers et la Commission européenne à leur service. Cette politique est chaque jour davantage rejetée par les peuples européens.
A ce propos, les messages de solidarités venus des différents pays nous confortent.
La confédération européenne des syndicats déclare : La « réforme » du système de retraite est une attaque contre le bien-être et les aspirations des travailleurs et de leurs familles. Cette réforme est d’autant plus inacceptable – et contre-productive – que les inégalités se creusent et que la crise du coût de la vie est sévère. Cela ne ferait qu’aggraver les inégalités et imposer un fardeau plus lourd aux travailleurs, en particulier aux plus pauvres. Ceci est d’autant plus négatif que le financement du système de retraite français ne nécessite pas une telle mesure.
La CES et l’ensemble du mouvement syndical européen continueront à soutenir les syndicats français dans leur lutte contre cette réforme, contre son contenu et en raison de l’absence de dialogue social.
La réalité du travail est si dure, que repousser l’âge de la retraite serait insupportable pour des millions de salarié·e·s subissant déjà l’intensification de l’activité, des conditions difficiles pour des salaires amputés par une inflation élevée, des contrats courts et horaires décalés jusqu’à l’uberisation. La voie du progrès, c’est au contraire la transformation profonde du travail, la création d’emplois, en commençant par des centaines de milliers de pré-embauches de jeunes dans les services publics, l’augmentation des salaires et l’égalité professionnelle femmes-hommes, la formation, la prise en compte des qualifications et de la pénibilité. La voie du progrès, c’est de répondre aux immenses besoins de service public et de productions nouvelles écologiques et sociales. C’est là un vrai projet de civilisation.
Au moment où six millions de nos concitoyennes et concitoyens sont complètement ou partiellement privés d’emploi, la sécurisation de l’emploi et de la formation n’est pas seulement une exigence puissante de nos concitoyennes et concitoyens, c’est la clé du progrès social. Elle appelle la création de nouveaux pouvoirs d’intervention des salarié·e·s dans l’entreprise comme dans la société.
Pour toutes ces raisons, le monde du travail n’a pas d’effort supplémentaire à faire. Tout appelle à transformer le travail pour lui redonner un sens. Il faut permettre à chacune et chacun de s’émanciper d’un système qui considère les êtres humains comme une simple force de travail exploitable à merci jusqu’à ce qu’elle soit « usée ».
Il est temps pour notre société d’entrer dans une nouvelle relation avec les entreprises. La priorité doit cesser d’aller à la rentabilité du capital. Elle doit aller au développement de toutes les capacités humaines.
Les débats ont permis de mettre au jour son inutilité et son injustice, mais aussi les mensonges les plus flagrants : le mirage aux alouettes des 1 200 euros, pour lesquels ils partirent 2 millions et finirent 13 000 ; les carrières longues, dont le flou masque l’ineptie ; la capitalisation, qu’un amendement de la droite sénatoriale a fait entrer par la fenêtre !
Il est des victoires qui sonnent comme des défaites.

De Jupiter à Pyrrhus, il n’y a parfois qu’un petit pas !

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