ACTE III DE LA DECENTRALISATION: 3 questions à Cecile CUKIERMAN, Sénatrice PCF de la Loire

ACTE III DE LA DECENTRALISATION: 3 questions à Cecile CUKIERMAN, Sénatrice PCF de la Loire

L’Assemblée nationale a adopté mardi en première lecture le premier des trois projets de loi sur la décentralisation, qui consacre la création des métropoles, notamment à Paris, Lyon et Marseille. Cécile Cukierman, sénatrice communiste de la Loire, a dénoncé, pendant le débat sur les métropoles à la Haute Assemblée, un projet de loi qui se détourne de la réponse aux besoins des populations au nom de la rationalisation des dépenses.

Le projet de loi semble apparaître à vos yeux davantage comme un outil de réduction des dépenses que comme un réel acte de décentralisation. Pourquoi?

Cecile Cukierman Cécile Cukierman. Aujourd’hui, parler d’un acte III de décentralisation, c’est mentir tant aux élus locaux qu’aux populations concernées. Il ne s’agit pas d’acter l’essor depuis trente ans des collectivités territoriales en leur permettant de réfléchir à la façon de mieux travailler ensemble, mais de rationalisation, de politiques visant la baisse des dépenses en augmentant le rendement. À celles qui pourront, on dira: «Rassemblez-vous et avancez» Et aux autres: «Subsistez.» C’est la transcription de ce que nous dénonçons sur les problématiques de services publics. On est passé de la question: «Comment rendre plus et mieux service aux gens» à «Comment faire plus vite, plus rentable et plus visible» On voit bien que l’objectif de ce texte est de rationaliser, de rendre certains territoires plus compétitifs. Mais être compétitif se fait au détriment des autres. C’est le principe même de la compétition.

Qu’est-ce qui vous fait dire que ce projet de loi éloigne les citoyens de la décision politique dans leur ville ou leur agglomération?

moton559-41bba_0Cécile Cukierman. Nous sommes face à une double question démocratique. Si, demain, les élections dans les intercommunalités se font au fléchage directement sur la liste le jour de l’élection municipale, on entérinera le fait que ce ne sera plus une équipe municipale avec son projet politique qui désignera en son sein qui portera son projet à l’intercommunalité. Premièrement, cela veut dire que l’on entérine le fait que ces élus qui siégeront à l’intercommunalité n’auront plus de comptes à rendre au conseil municipal et a fortiori à la population. Le second risque que l’on voit arriver, c’est la possibilité dans l’avenir, en 2020, de voir présenter deux listes. Le conseiller intercommunal ne serait plus du tout lié au conseil municipal. Cela pose une question: avons-nous vraiment trop d’élus locaux en France? Nous avons toujours dit le contraire: il n’y en a pas assez. La démocratie a un coût.

Voyez-vous un risque de disparition de la commune telle qu’on  la connaît aujourd’hui, comme lieu de souveraineté local?

http://www.cecile-cukierman.fr/wp-content/uploads/2013/04/382-088-SB-Copier.jpgCécile Cukierman. Nous avons tenu à réaffirmer le rôle fondamental de la commune et celui de l’intercommunalité comme outil de coopération. Nous ne sommes pas contre les intercommunalités. Vivre avec notre temps, c’est répondre aux besoins des populations, pas répondre aux impératifs de Bruxelles. Dans la construction démocratique de notre société, la commune est le premier échelon de proximité et donc de lieu de vie de la démocratie. Dans n’importe quelle commune, quelle que soit sa taille, quand quelqu’un a un problème, il va d’abord voir son maire. La crainte, aujourd’hui, c’est que la commune reste comme un pis-aller avec des élus qui auront perdu leur légitimité et leurs pouvoirs sur les territoires. La question de l’organisation des compétences relève de l’intelligence des territoires, l’organisation de chaque collectivité. On n’a pas à s’y ingérer. Par contre, en tant que parlementaires, nous pouvons avertir que ces changements peuvent avoir des conséquences graves d’ici dix ans.

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Le hold-up de l’été : les banques font main basse sur l’épargne populaire

Ce n’aurait pas été écrit, nous ne l’aurions pas cru !

Mais voilà, en pleine canicule, un coup de froid est venu abaisser le taux de rémunération du Livret A de 1,75 à 1,25 % et, dans la foulée, le Gouvernement, après avoir rencontré les dirigeants de la Fédération des Banques, a décidé de laisser à disposition de celles-ci rien moins que 30 milliards d’euros de l’épargne centralisée à la Caisse des Dépôts.

30 milliards d’euros, tout de suite, en attendant peut-être d’aller jusqu’à 50, pour que les banques daignent, enfin, financer les PME.

C’est étrange mais nous nous rappelons avoir, pour cela, créé une Banque Publique d’Investissement pour qui ces 30 milliards n’auraient sans doute pas été de trop…

Aujourd’hui, ce qui est sûr, c’est que les banques vont pouvoir faire ce qu’elles veulent des 30 milliards d’euros d’encours du livret A et du livret de développement durable (un livret dont le rapport Queyranne recommande de fiscaliser les intérêts !), au motif qu’elles ne disposaient pas de marges de manœuvre pour « financer le développement des petites et moyennes entreprises », et ce, du fait de « contraintes prudentielles ».

Les règles de Bâle ont bon dos pour une BNP dont l’actif bancaire est de 1 900 milliards d’euros (presque le PIB de la France !), tandis que Société Générale est à 1 250 milliards, BPCE à 1 150 milliards et Crédit Agricole à 1 840 milliards, signe que nos banques ont largement de quoi faire pour financer les PME.

Ces quatre grands établissements gèrent donc un total de bilan représentant trois fois la richesse du pays et ils n’ont pas trente milliards d’euros pour les PME ?

Et notamment leurs centaines de milliards de placements financiers, de produits dérivés, fruit de la fièvre spéculative qui les anime en permanence.

Il semble bien loin le temps où le Parti socialiste se battait, avec l’ensemble de la gauche, contre la banalisation du livret A, ressource dévolue à la construction et à la réhabilitation de logements sociaux (c’était pourtant en 2008)

Maintenant, il recule sur la centralisation de la ressource et laisse les mains libres aux banquiers.

Ni le logement social, ni les PME n’ont, depuis la distribution du livret A par toutes les banques, tiré le moindre avantage de la situation.

L’épargne populaire doit rester l’outil de construction du logement social, de la transition écologique, du développement social urbain, de l’égalité des territoires.

Il faut renoncer au transfert des fonds du livret A aux banques !

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Propos du député Bourdouleix : des paroles indignes d’un élu de la République!

Roms/Propos de Bourdouleix : « Paroles indignes d’un élu de la République »

La banalisation des dérapages verbaux contre les gens du voyage et les Roms encourage certains élus de droite à formuler ouvertement des propos racistes. La preuve par le député Maire UDI Gilles Bourdouleix ce dimanche à Cholet qui a déclaré à propos de gens du voyage installés sur un terrain privé : « Hitler n’en a peut être pas tué assez ! ». C’est inacceptable !

Aucune situation, aucun coup de colère ne peut justifier le renvoi à l’horreur concentrationnaire nazie dans son entreprise de génocide. Le PCF condamne ces propos intolérables avec la plus grande fermeté. Ces paroles sont indignes d’un élu de la République qui n’en est malheureusement pas à son premier dérapage. Sa présence au parlement fait honte à la représentation nationale. Des poursuites doivent être engagées.

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« Henri Alleg, honneur de notre Nation »

« Henri Alleg, honneur de notre Nation »

« Henri Alleg, honneur de notre Nation »

Henri Alleg vient de s’éteindre. C’est pour les communistes, mais aussi pour les peuples français et algérien, cause d’un immense chagrin.

Résistant à toutes les formes de domination et d’oppression, Henri Alleg a été du combat fondamental du XXe siècle pour l’émancipation du genre humain que fut la lutte anti-coloniale.

Arrivé en 1939 à Alger, c’est à 20 ans – en 1941 – qu’il choisit de rejoindre le Parti communiste algérien, alors illégal. Henri assuma d’importantes responsabilités à la jeunesse communiste, puis au parti avant de devenir directeur d’Alger républicain.

Le nom d’Henri Alleg demeurera irrémédiablement synonyme de vérité, de courage, de justice. Engagé pour la paix, l’indépendance et la démocratie en Algérie, Henri a été torturé et emprisonné, transféré à Rennes dont il s’était évadé en 1961.

En révélant au grand jour les atrocités commises par l’armée française en Algérie, l’auteur de La Question permit à la société française de regarder en face la vérité du pouvoir colonial qu’elle exerçait en Algérie. L’ouvrage, traduit en 28 langues, sera, à juste titre, considéré comme le « J’accuse » de notre temps. Sa conception du métier de journaliste – nourrie de son idéal – a fait honneur à notre Nation.

La place exceptionnelle d’Henri dans le combat anti-colonial et la lutte de libération nationale algérienne provient de sa faculté à défendre le droit imprescriptible des peuples à disposer d’eux-mêmes, sa faculté à partager son combat pour l’égalité entre les peuples et entre les individus.

Quelques années après son installation en France, il rejoint le PCF en 1972 et la rédaction du quotidien L’Humanité. C’est pour les communistes français, un honneur.

À cette heure, nous voulons associer à sa mémoire, celle de son épouse, Gilberte Serfaty, disparue en 2011, et avec laquelle il partageait tout ; Gilberte était elle-même une intellectuelle de grande envergure, une historienne émérite, qui rendit justice aux époux Rosenberg, et une militante extraordinaire.

Toutes nos pensées vont aux enfants d’Henri et Gilberte, à leur famille, à tous leurs proches. L’œuvre d’Henri est ineffaçable. Nous garderons de lui, plus que tout, le souvenir de sa gentillesse, de sa douceur, de sa générosité.

PARTI COMMUNISTE FRANCAIS, LE 18 JUILLET 2013

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Projet de loi métropoles : “Des monstres appelés métropoles”

Projet de loi métropoles : “Des monstres appelés métropoles”

L’examen du projet de loi d’affirmation des métropoles porté par le gouvernement commence aujourd’hui à l’Assemblée nationale, après un parcours chaotique au Sénat.

L’ensemble de ce projet de casse de la démocratie locale poursuit des objectifs inacceptables d’austérité et de mise en compétition des territoires et de leurs habitants entre eux.

C’est pour satisfaire à ces objectifs qu’il organise le dessaisissement massif des citoyens. Afin que les décideurs économiques puissent avoir les coudées franches, il tente de dépouiller les communes de leurs responsabilités et balaye les solidarités existantes dans les établissements publics de coopération intercommunale. Il vise la disparition des départements – et pour le Rhône son éclatement -, dont on connaît l’importance, par leur proximité avec les populations, dans l’action sociale et la solidarité territoriale. Il met en cause la libre administration et la clause de compétence générale qu’il prétend restaurer, par l’organisation de conférences territoriales, débouchant sur des schémas directeurs. A travers ce projet en trois volets, ce sont également les services publics locaux qui sont visés, avec une pression accrue sur les dépenses, utiles, des collectivités locales. A aucun moment il n’aborde le sujet des désengagements successifs de l’Etat qui laissent les collectivités exsangues. Enfin, il provoque une cassure institutionnelle entre territoires urbains et territoires ruraux, créant des disparités territoriales et une République à la carte, complètement illisible et inégalitaire, qui ne manquera pas de renforcer le sentiment de déclassement des populations péri-urbaines avec ses conséquences.

Dans les aires métropolitaines de Paris, Lyon et Marseille, particulièrement, le projet de loi fabrique des monstres, appelés métropoles, ayant à leur tête une sorte de manager trustant les pouvoirs des communes, des départements, des régions, et une partie des compétences de l’Etat. Or, autant que d’une décentralisation citoyenne véritable, il y a besoin d’un Etat qui favorise l’égalité Républicaine de nos territoires et qui lutte contre les inégalités.

Les communistes portent l’ambition d’un développement partagé de nos territoires, s’appuyant sur un nouvel élan démocratique. Pour relever les défis qui se posent à l’échelle « métropolitaine », nous proposons de mettre en place des institutions de type nouveau, de nature profondément coopérative et démocratique. Les projets qui portent le plus loin sont ceux qui sont empoignés par les hommes et les femmes eux-mêmes.

moton559-41bba_0La crise de la politique, qui est galopante dans notre pays, ne peut souffrir que l’on s’en prenne aux espaces dans lesquels les citoyennes et les citoyens ont le sentiment d’avoir le plus de possibilités d’intervenir et de décider.

Les secrétaires départementaux du PCF des Bouches-du-Rhône, du Rhône, de Paris, des Hauts-de-Seine, de Seine-saint-Denis et du Val-de-Marne se sont réunis pour évoquer ce projet et ses conséquences spécifiques dans les régions de Paris, Lyon et Marseille.

Ils ont dressé ensemble un constat partagé, celui de la gravité de ce projet pour la démocratie et pour l’avenir de nos territoires. Ils refusent clairement le passage en force qui cible particulièrement nos trois territoires et leurs populations.

Ils appellent les populations des trois territoires à refuser ces projets autoritaires auxquels ils n’ont pas été associés, qui veulent limiter la capacité d’intervention des citoyens et de leurs élus locaux. Ils appellent toutes les forces citoyennes disponibles, avec les syndicats, associations, élus, à prendre la main dans un large rassemblement pour exiger le retrait de cette réforme inacceptable et ouvrir un véritable débat sur le développement de nos territoires, les projets dont ils ont besoin et la meilleure manière de les faire grandir. Toute réforme de la démocratie doit être validée par la consultation des populations concernées, pouvant aller jusqu’à des référendums.

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Interview de François Hollande : la méthode Coué ne fait pas une vision pour la France

Interview de François Hollande : la méthode Coué ne fait pas une vision pour la France

L’ intervention du Président de la République n’ est sûrement pas de nature à rassurer les Français inquiets de la montée du chômage et des inégalités. Il ne convainc personne en répétant que l’austérité budgétaire nous sortira de la crise, encore moins quand il affirme contre toute évidence que « la reprise est là ».

Alors que tant de Français souffrent au quotidien, que beaucoup ne partent pas en vacances, il a ignoré les priorités de l’emploi, de logement, de salaires du pays. Il a beau parler d’avenir, la méthode Coué ne fait pas une vision pour la France. Pire, sur les retraites, il maintient le cap d’un allongement de la durée de cotisation, balayant d’un revers de main les objections syndicales comme celles qui viennent de son propre parti. Quant aux conséquences à tirer de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, il assure que les moyens seront donnés à la rénovation du réseau. La plus grande vigilance sera de mise pour qu’il en soit ainsi dans la future loi d’organisation du transport ferroviaire.


Enfin, pour combattre le Front national dont il dit le danger, l’appel à la discipline de la majorité ne fait pas le compte: il faut d’ urgence un changement de cap politique. Nous allons continuer d’agir pour l’obtenir le plus vite possible.

PARTI COMMUNISTE FRANCAIS

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Tarif EDF : à défaut d’être chaud, l’hiver s’annonce coûteux !

La première décision de Philippe Martin comme ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie est d’augmenter les tarifs d’électricité de plus de 5 % pour 2013 et 2014. Il s’agit de la plus forte hausse de ces dix dernières années.

A défaut d’être chaud, l’hiver s’annonce coûteux !

Cette annonce représente un cadeau de départ en vacances, dont nombre de français auraient aimés se passer ! Cette augmentation est inacceptable. Elle porte exclusivement sur les tarifs règlementés pour les particuliers : une fois encore les grandes entreprises en sont préservées.

La Commission de régulation de l’énergie demandait depuis plusieurs années une augmentation des tarifs de l’énergie pour donner à EDF les moyens d’investir dans son outil industriel et productif.

Le gouvernement Sarkozy/Fillon avait volontairement limité les hausses dans la perspective des élections présidentielles et législatives de 2012.

Si EDF doit disposer de moyens financiers pour faire face à ses charges, le Parti communiste considère que d’autres solutions doivent être utilisées.

Ainsi l’État, qui est actionnaire majoritaire d’EDF, détenant 84,48% de son capital, prélève 2,3 milliards d’euros de dividendes par an. Nous proposons donc que l’État, fasse l’impasse sur cette recette pour son budget général et permette à EDF de consacrer cette part de son chiffre d’affaire à ses activités.

L’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie ne fait pas baisser les prix, bien au contraire !

Cette libéralisation conduit à des gâchis : affectation des ressources de l’entreprise au développement international plutôt qu’interne, revente d’une partie de l’électricité nucléaire contrainte à ses concurrents privés (loi Nome), passation de contrats de gré à gré avec les grandes entreprises accentuant la mise en concurrence.

C’est pour cette raison que nous défendons la création d’un pôle 100 % public de l’énergie et que nous préconisons la création d’une commission pluraliste (élus, salariés, particuliers, entreprises, associations et partis politiques) pour fixer en toute transparence les tarifs de l’énergie.

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