Lors de la première assemblée de rentrée, le 13 septembre 2017, nous avons tenu à honorer Walter Bassan, avec qui nous avions organisé en 2011, le quatre vingt dixième anniversaire de la création du Parti communiste français, après une projection du film « Walter en résistance ».
Puis nous avons rendu l’hommage ci-dessous à notre camarade Mauricette Raspail:
Mauricette Raspail est décédée le 31 juillet, nous aurions aimé lors de ses obsèques lui rendre hommage, c’est ce que nous voulons faire ce soir au cours de cette première assemblée générale des communistes de la section de Fontaine rive gauche du Drac.
Le 14 mars dernier, Mauricette a eu 90 ans, toute sa vie témoigne d’un attachement sans faille au Parti communiste français.
En 1943, elle adhère à l’Union des jeunes filles de France et participe à la Résistance au sein des forces unies de la jeunesse patriotique.
Le Front national de lutte pour la Libération de la Patrie et l’indépendance de la France sur les départements de l’Isère et des Hautes Alpes, fonde le journal « Les Allobroges » en 1942. 18 numéros paraissent entre 1942 et le 15 août 1944.
Après la libération du Dauphiné, les Allobroges deviennent un quotidien généraliste, très vite suite aux dissensions avec la SFIO, ces derniers créeront le Dauphiné Libéré en septembre 1945. Mauricette est embauchée, elle a pour mission l’aide à la gestion du journal. Cette rude concurrence entraine des difficultés financières qui conduiront la fédération de l’Isère à rendre le Travailleur Alpin, hebdomadaire en février 1948.
Comme, elle me le dira, c’était la période où bien souvent, les salariés n’arrivaient pas à avoir leur paie et vivaient d’acomptes.
En 1952 les Allobroges verront leur parution descendre à moins de 100 000 exemplaires et cette chute se poursuivra jusqu’à la disparition du journal, 3 ans plus tard.
Paul Rochas élu Secrétaire fédéral en 1955, fera appel à Mauricette pour devenir secrétaire administrative, tâche qu’elle accomplira durant 38 ans.
Mauricette aura été trésorière de la cellule Maurice Thorez lorsqu’elle habitait rue de l’Argentière, puis Secrétaire de la cellule Marcel Cachin, après son déménagement rue Gabriel Péri. Comme sa mère avant elle, elle accomplira plusieurs mandats de conseillère municipale de Fontaine.
Mauricette qui a traversé différentes périodes de la vie de notre parti aura durant une période était la défenseure des positions venant d’en-haut, avant de devenir parfois beaucoup plus critique.
Ce fut le cas au moment des élections cantonales de 1964, où Jean Giard, candidat sur le canton de Grenoble-Sud était notre candidat, il était arrivé 1 271 voix devant celui de la SFIO, et dans le cadre des négociations de second tour, il a du se désister contre une hypothétique victoire sur le canton de Vizille avec désistement du candidat SFIO qui se sera maintenu et aura remporté de 320 voix ce canton grâce à la duplicité de la droite. Critique, elle le sera à nouveau, après le congrès de Martigues entérinant la disparition des cellules.
Mauricette était une femme de caractère qui pouvait être à la fois ferme sur ses convictions et prête à être attentive aux autres. Ce qui la rendait d’autant plus attachante !
Ce contraste, elle le devait à sa passion pour la Culture, à l’engagement mené au sein de l’Union des Femmes Françaises.
Mauricette, c’est 78 ans de fidélité aux idéaux de sa jeunesse, à son apport au Parti communiste français.
A travers cet hommage, nous voulons remercier les camarades qui l’ont accompagnée dans les dernières années de sa vie et plus particulièrement depuis le décès de Milou en 2014.