Voici ci-dessous l’intervention de Claudine DIDIER, Porte-parole sur la 4ème circonscription, lors de ce meeting du 28 janvier 2022 et ci-dessous en vidéo :
Chers/chères camarades, Mesdames, Messieurs,
Comme nous en faisons le constat au quotidien, nos services publics et assimilés sont mis à mal et détournés de leurs missions, depuis des décennies par les gouvernements successifs, au motif d’une rentabilité immédiate.
Cette rentabilité est mesurée financièrement, à court et moyen termes, par des technocrates à la botte des décideurs/élu.e.s de droite, y compris LREM, et l’extrême droite, qui sont peu scrupuleux du bien être et de l’accès aux droits, égalitaire et sans discrimination, de nos concitoyennes et concitoyens.
Nous devons poursuivre nos luttes contre la marchandisation des services publics.
Mon propos sera accompagné d’exemples concernant la 4ème circonscription de notre département. Cette circonscription a une représentation aussi bien urbaine, rurale, et surtout montagnarde. Composée de 105 communes, elle couvre différents secteurs géographiques : un tiers de Fontaine, les villes de Seyssinet-Pariset, Seyssins, Claix, Le Pont de Claix, tout le plateau Matheysin, le Trièves, l’Oisans et le Vercors à partir de la commune d’Engins.
En fait, l’ensemble de notre territoire national est concerné.
Les services publics de proximité doivent satisfaire les besoins collectifs, s’adapter au changement de ces besoins, et tous les usagers doivent disposer des mêmes droits. Il y a urgence à redonner aux services publics les moyens d’assurer leur mission d’intérêt général.
Depuis 30 ans, les gouvernements successifs ferment des hôpitaux, des classes, des bureaux de poste, des trésoreries, des gares, des commissariats, des tribunaux.
EDF, la Caisse primaire d’assurance maladie, les permanences des Caisses de retraite, des Allocations familiales, de Pôle Emploi voient,quant à eux, leurs horaires réduits.
De nombreux bureaux de poste ont fermé, par exemple au Freney, à Allemond, à Rioupéroux, à Autrans, à Méaudre, à Lans en Vercors. Les populations doivent alors faire plusieurs kilomètres pour certaines démarches. A St Siméon de Bressieux, 7ème circonscription, la fleuriste du village fait office de bureau de poste et d’épicière. A ce que j’ai pu constater, il vaut mieux ne pas déposer un courrier et l’achat de timbres a été pour partie laborieux.
Toutefois, il y a quelques années, nous avons pu remporter la bataille menée pour le maintien de la Poste Stalingrad à Grenoble, et celle de St Martin d’Hères.
Les compétences et le sens donné pour un service public de qualité sont bafoués par ces politiques dites publiques.
Les trésoreries ont vu également leurs missions de proximité se « redéployer », terme à la mode pour ne pas dire diminuer. Par exemple, les trésoreries de Vizille et du Bourg d’Oisans ont été transférées à La Mure, avec un accueil au public réduit à deux demi-journées. La fermeture de la trésorerie de Villard de Lans oblige 12 000 habitants du plateau à faire presque 50 kms pour venir à Fontaine.
Au motif de l’ère du numérique, les services publics de proximité disparaissent au fil des années. Depuis l’accélération du numérique, nous en dénonçons les dangers. Les usagers sont renvoyés vers des automates ou des applications numériques. Les habitant.e.s les plus fragiles, les plus démuni.e.s, les plus pauvres sont les premiers pénalisés. Le non recours aux droits ne fait qu’augmenter. Comment taper 1 ou 2 ou 3 etc sur un téléphone si la personne est atteinte d’une maladie invalidante ne lui permettant pas d’utiliser facilement ses mains ? Comment comprendre le français, si la personne ne maîtrise pas cette langue ? Il y a tant d’exemples autour de nous.
Fontaine, ville de 23 000 habitants, n’a toujours pas son commissariat, fermé depuis plusieurs dizaines d’années, malgré les revendications menées par les maires communistes jusqu’en 2020. Seul un bureau de police est ouvert du lundi au vendredi de 10 h à 18 h.
Autre domaine. Combien de CPAM ont également fermées ? A Fontaine, après une réduction d’ouverture à 2 jours par semaine, en octobre 2018, sans information préalable de la part de la directrice de la CPAM de Grenoble via le maire de Fontaine, l’antenne CPAM a fermé ses portes début 2019, et ce malgré une mobilisation de quelques milliers d’usagers et de la municipalité de gauche, à cette date, à direction communiste. Cette antenne était également fréquentée par les habitants de Sassenage, Noyarey, Veurey, Seyssinet, Seyssins, Villard de Lans, Lans en Vercors, Méaudre. La direction de la CPAM a jugé nécessaire de « rationaliser » l’implantation territoriale de la caisse.
Désormais, le changement de logique est essentiel pour nos services publics, il faut :
– Créer un fonds européen pour le développement des services publics.
– Doter les services publics existants des moyens nécessaires à leur fonctionnement avec du personnel sous statut leur garantissant l’indépendance et la responsabilité dans leurs fonctions.
– Aller vers la création de pôles publics nationaux et décentralisés par la création et/ou la convergence d’acteurs publics, dans tous les secteurs, où une nouvelle impulsion doit être donnée à l’action publique : tels que pôle national du transport public, pôle public du médicament, un service public national du logement, pôle public de l’énergie, service public de l’art, de la culture et de l’éducation populaire…
Nous sommes déterminés à investir dans nos services publics :
– En recrutant 500 000 agents publics, en favorisant les pré-recrutements de jeunes pour l’école, la santé, la transition écologique, la sécurité, la justice, la lutte contre l’évasion fiscale…
En effet, par exemple, les urgences de l’hôpital de La Mure ont fermé à plusieurs reprises faute de médecins : la Matheysine est presque devenue un désert médical.
A chaque rentrée scolaire, des classes ferment dans nos écoles, comme ce fut le cas à Susville et à La Mure.
– Par une politique de formation visant à développer les compétences et les réseaux, à assurer une présence humaine de qualité sur l’ensemble du territoire.
– Le réinvestissement, par l’Etat, des services publics, en leur accordant les moyens nécessaires et en traitant à égalité tou.t.e.s les citoyen.ne.s.
• Non seulement de mettre fin à la baisse des dotations versée par l’Etat, aux collectivités en difficulté depuis une dizaine d’années, et ce pour leur permettre d’assurer leurs missions de service public, mais d’exiger que l’Etat verse aux collectivités les sommes correspondantes aux démarches administratives qu’il a décentralisées, comme par exemple les cartes d’identité et les passeports désormais gérées en mairie, sans compensation financière équivalente par l’Etat, aux dépenses réelles.
Le gouvernement fait le choix de la marchandisation du service public, tel que, par exemple, la demande de carte grise désormais dématérialisée, complexe à réaliser pour bon nombre de personnes. Des commerces, moyennant finances, se sont depuis mis en place.
• En adoptant immédiatement un moratoire sur la fermeture des structures assurant une mission de service public, et tout particulièrement les hôpitaux et les établissements recevant des personnes atteintes de handicap.
De plus, le statut de la fonction publique doit être défendu et doit garantir l’égalité de traitement des citoyennes et citoyens vis-à-vis du service public. Rappelons autour de nous que ce statut a été créé par deux ministres communistes Maurice Thorez à la sortie de la guerre avec la loi du 19 octobre 1946, puis Anicet Le Pors avec la loi du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires. Ce statut est aujourd’hui mis à mal par la loi Chalas, loi de « Transformation » de la Fonction publique. Oui, il s’agit d’Emilie Chalas, députée LREM sur la 3ème circonscription iséroire, dont fait partie les 2/3 de Fontaine. Mobilisons autour de nous, les électrices et les électeurs, pour que la casse de la fonction publique cesse dès juin prochain.
A la montagne comme à la ville, revitalisons les services publics de proximité, garants également d’une vie sociale au sein des villages, des villes et de leurs quartiers. La proximité répond aussi à des enjeux écologiques.
Ces batailles nous les mènerons ensemble, militantes et militants du PCF, de partis, syndicats, citoyennes et citoyens progressistes. L’intérêt général est le fondement du service public.
Je remercie les membres du comité de campagne de la 4ème circonscription pour leur apport à la présente intervention.
Merci de votre écoute.