Cet hommage à Jacques Maisonnat a été prononcé par Yves Contreras le 17 novembre 2021
Chers Geneviève, Valérie, Sylvie, Antoine, Dorian, nous vous embrassons.
Jacques n’est plus et tous, sommes bouleversés. A vous cinq, à Danièle, Mireille et Jean Louis recevez toute notre affection et nos condoléances fraternelles ainsi qu’à toutes vos familles et belles familles en notre nom et celui des communistes de la section de Fontaine.
Après une enfance heureuse à Romans sous l’œil attentif et aimant de ses parents Henriette et Louis. Il arrive à Grenoble et déjà il s’engage. Avec deux copains il crée un groupe de Vaillants et Vaillantes (ancêtre des Pionniers). Ils tiennent leur premier stand à la fête du TA, à côté de chez eux, à l’esplanade. Puis c’est l’arrivée à Fontaine, rue du Colonel Fabien, après ces premières expériences professionnelles où il est élu à plusieurs reprises Délégué du Personnel et du CE. Il devient adhérent de la Jeunesse Communiste fin des année 50 et milite au cercle de son quartier. C’est la participation au corso, aux bals en plein air, aux booms du château Borel et à la vente du Journal de la JC « l’avant-garde » pour la préparation de la manif contre la guerre d’Algérie à Grenoble.
Puis c’est le départ au service militaire au cours duquel il effectue 16 mois en Algérie, Jacques en reviendra avec une volonté farouche d’agir pour la paix et l’indépendance des peuples.
Dés son retour il s’engage dans l’activité militante du PCF, dans sa cellule et à la section de Fontaine. Il participe aux luttes contre les fermetures de classes, pour l’arrivée du TRAM et la construction de logements sociaux de qualité et accessibles. Comme Directeur et militant, il vécut douloureusement la disparition des logements ouvriers fontainois.
Il avait fait sienne la phrase de MONTESQUIEU que son père Louis affectionnait.
‘’Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être un génie, il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux’’
Jacques avait un sens aigu de l’anticipation et de l’innovation, à son initiative de nombreuses structures de jeunesse, d’éducation populaire se créeront ou évolueront pour répondre au mieux aux besoins des jeunes.
Il avait le souci constant d’écouter et de trouver avec ses interlocuteurs des solutions, des actions collectives pour avancer, il mettait en pratique cet adage que beaucoup oublient aujourd’hui.
‘’Mieux vaut avoir deux grandes oreilles, qu’une grande langue ‘’
Il n’aimait pas les raccourcis, et nous rappelait à l’ordre lorsque nous nous donnions rendez-vous à Cachin ou à Maisonnat, il disait non : Marcel Cachin et Louis Maisonnat, ou alors, dans nos réunions de cellules Angéla Davis il insistait pour que nous abordions les problèmes concrets et du quotidien.
Trésorier de l’association pour le développement de la démocratie locale il avait négocié l’acquisition de notre siège du parti Avenue Aristide Briand.
En 1992, il est le candidat du PCF sur le canton de Villard de Lans, puis en 2008, il est mon mandataire financier aux élections cantonales de Fontaine-Sassenage. Il n’hésitait pas à mettre la main à la pâte.
Une anecdote : en mars et juin 2020, nous avons constitué forts de notre complicité, une équipe de ‘’Papys Colleurs’’ pour les élections municipales dont les résultats l’avaient beaucoup affecté comme beaucoup D’entre nous.
C’était un homme véritable, bienveillant de grande humanité et lucidité.
Il avait la volonté de convaincre, patiemment, calmement.
Pour finir, nous lui dédions ce beau texte de Paul Eluard :
‘’ Nous voici aujourd’hui au bord du vide puisque nous cherchons partout le visage que nous avons perdu.
Il était notre avenir, nous avons perdu notre avenir.
Il était des nôtres et nous avons perdus cette part de nous-même.
Il nous questionnait et nous avons perdu sa question.
Nous sommes seuls, nos lèvres serrées sur nos pourquoi.
Nous sommes venus ici chercher quelque chose ou quelqu’un.
Chercher cet amour plus fort que la mort. »
Merci Jacques, merci.