Quelque soixante-dix personnes ont assisté aux vœux de la section du PCF « Fontaine/Rive gauche du Drac » qui se déroulaient le mercredi 23 janvier à la salle Marguerite Tavel, à Fontaine. Parmi l’assistance, de nombreux militants et élus communistes de Fontaine et Sassenage (*),des élus sympathisants du groupe communiste et républicains de Fontaine, des élus socialistes de la majorité fontainoise, des représentants du Parti de Gauche, du Secours populaire…
(*)Stéphane Falco, le maire d’Engins ; Yannick Boulard, maire de Fontaine, retenu par un engagement antérieur et Annie David, sénatrice communiste de l’Isère étaient excusés.
Le succès de la soirée n’aurait pu être le même sans le talent des adhérentes et adhérents qui ont cuisiné pour offrir un buffet digne de satisfaire les palais les plus exigeants.
Ci-dessous, l’allocution prononcée à cette occasion par Floriane Benoit, secrétaire de la section du PCF.
« Au nom des communistes de la section « Fontaine Rive Gauche du Drac, je vous remercie d’être aussi nombreux à avoir répondu à leur invitation à partager, à l’occasion de la nouvelle année, un moment de convivialité et de fraternité.
Une invitation à partager également un moment de réflexion et d’incitation à l’engagement et à l’action collectifs contre un système capitaliste qui broie les hommes et foule au pied les valeurs qui ont construit notre société à travers les siècles, du siècle des lumières, avec l’affirmation des principes fondateurs de liberté, d’égalité et de fraternité, jusqu’au Conseil national de la Résistance, avec son programme aux ambitions économiques, politiques et citoyennes d’une actualité criante.
Je ne m’attarderai pas sur la situation économique et sociale fortement dégradée, avec l’annonce par l’UNEDIC du chiffre de 4,8 millions de chômeurs en 2006. Avec la casse annoncée de dizaines de milliers d’emplois-notamment dans l’automobile- qui viennent s’ajouter au 800 000 d’emplois industriels disparus en dix ans. Je passerai rapidement sur les 14% de Français qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, alors que les revenus annuels des grands patrons représentent entre 400 et 1500 fois le SMIC, et que la part des profits alloués aux dividendes est passée de 3 % de la valeur ajoutée en 1977, à 8 % aujourd’hui.
Quelles sont les possibilités de rompre avec cet engrenage destructeur à un moment où 32% des Français (contre 27% en 2009) manifestent de la méfiance vis à vis de la politique et où, plus grave encore, ils sont 85% à estimer que les responsables politiques ne tiennent pas compte de leur avis.
Des repères vacillent, ils ne sont plus que 53 % à penser que, « pour rétablir la justice sociale, il faut prendre aux riches pour donner aux pauvres » contre 73 % il y a un an. Et 41% contre 49% il y a un an pensent que « le capitalisme doit être réformé en profondeur« . 41%, c’est cependant loin d’être anecdotique, et d’autres résultats témoignent que, malgré une pression idéologique forcenée, le désenchantement n’a pas effacé totalement la conscience de classe.
Trois Français sur quatre (75%) sont favorables à une intervention de l’Etat et des pouvoirs publics pour empêcher la fermeture des entreprises en difficulté ; 59% étaient ouvertement favorables à une nationalisation d’Arcelor Mittal ; 51% des ouvriers et 38,3% des étudiants se prononçaient à l’automne pour la nationalisation de PSA. Et 72% sont opposés à la suppression du CDI : la précarité ne fait pas recette.
Ce sont là des signes encourageants pour le présent et l’avenir.
Le présent et l’avenir, ce sont aussi les prochaines échéances électorales, celles des municipales de 2014, dans à peine plus d’un an. C’est à dire demain.
Conscients de l’importance des enjeux locaux, les communistes de notre section ont tenu pour ce qui les concerne à créer au plus vite les conditions de leur engagement dans cette bataille.
Fin décembre, comme le prévoient leurs statuts, ils ont procédé à la désignation de leurs candidats pour
– la tête de liste à Fontaine, où depuis la Libération la municipalité est dirigée par un maire communiste
– pour le chef de file à Sassenage, où depuis l’automne plusieurs réunions ont eu lieu sous l’impulsion de Yannick Belle, conseiller municipal et général socialiste.
C’est à très forte majorité que Jean-Paul Trovero, premier adjoint, a été choisi comme tête de liste communiste à Fontaine et Michel Barrionuevo désigné comme chef de file des communistes à Sassenage où il est d’ores et déjà responsable de l’atelier solidarité au sein du collectif électoral.
Je tiens d’autant plus à les féliciter tous les deux qu’ils ont en partage des convictions fortes. Ils ont aussi en commun un engagement motivé non pas leur égo, comme c’est malheureusement trop souvent le cas aujourd’hui en politique, mais par la volonté de consacrer leurs compétences et leur énergie au service de la population.
En ce qui concerne notamment Fontaine, nous sommes motivés par le souci de favoriser un rassemblement le plus large possible. Il importe de créer très vite une dynamique autour d’une démarche collective associant tous ceux qui, communistes, sympathisants, partenaires du Front de gauche, hommes et femmes d’une gauche digne de ce nom, démocrates, républicains, sont prêts à s’engager dans la bataille pour que la gestion municipale garde le cap qui a été le sien depuis des décennies et pour faire échec à ceux qui seraient tentés de choisir la division qui ne pourrait que favoriser la droite et l’extrême droite.
Évidemment nous allons rencontrer rapidement nos partenaires du Front de gauche sur la rive gauche du Drac ainsi qu’à Fontaine l’ensemble des acteurs de la majorité municipale actuelle.
Je vous souhaite, et c’est du fond du cœur, je nous souhaite à tous une année de paix dans le monde et de recul des rapports axés prioritairement sur la force ou la violence. Une année où l’humanité renoue avec le respect de la dignité des uns et des autres. Une année où le sens de l’intérêt commun prenne le pas sur les communautarismes et les égoïsmes. Une année qui renoue avec la mobilisation collective et les reconquêtes sociales.
Je sais qu’il y a loin de la coupe aux lèvres, mais ce n’est pas une raison pour renoncer à l’espoir d’un monde meilleur.
Aragon le poète n’a-t-il pas toujours raison, comme le chantait Ferrat, lorsqu’il affirme :
« Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l´a touché
Quoi toujours ce serait la guerre, la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l´enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d´idoles
Aux cadavres jetés ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
Un jour pourtant, un jour viendra couleur d´orange
Un jour de palme, un jour de feuillages au front
Un jour d´épaule nue où les gens s´aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche »