Le « grand débat » et « Les cahiers de l’espoir »
Assemblée Générale des Communistes de Fontaine rive gauche du Drac, le 6 février 2019
Par Pierre MARTIN
La question à débattre aujourd’hui est de savoir pourquoi le Parti a lancé une grande consultation, « Les cahiers de la colère et de l’espoir », en même temps que le gouvernement lance son « Grand débat national ». Cela fait-il double emploi ?
Pour répondre, je me suis basé essentiellement sur le discours de Fabien ROUSSEL au CN le 26 janvier 2019 (extraits en italique dans le texte)
Qu’est-ce que le grand débat national ?
Au delà des questions posées et de savoir ce qu’en fera le gouvernement par la suite, on peut dire que le grand débat national vise surtout à remonter la cote de popularité de Macron en vue des prochaines élections européennes et présidentielles.
Voici ce qu’en dit Fabien ROUSSEL :
« Si la révolte populaire a contraint le président de la République à annoncer un « grand débat national », il cherche à en verrouiller totalement le cadre. Il s’emploie à l’instrumentaliser pour reprendre la main, à diviser le pays, à rassembler l’électorat de droite contre le mouvement social. Chaque passage du Président de la République dans un de ces débats devient un meeting pour défendre sa politique, une opération de communication. Cela devient un véritable Macron show, un Macron tour, sponsorisé par les quelques chaînes de tv qui bousculent leur programme pour des retransmissions en direct de 6H ! »
Doit-on ou pas participer à ce débat et comment ? Oui répond Fabien, mais :
« Subvertir le « grand débat national », c’est nous y impliquer pour déjouer les manipulations présidentielles. Et c’est tout autant le déborder, pour favoriser de manière indépendante l’échange citoyen. Les initiatives prises par nos élu·e·s dans ce sens seront un levier essentiel. »
Les priorités ressortant du mouvement populaire
Les attentes du peuple, les « doléances », sont bien connues. Au fond, peu besoin de faire un grand débat. Avec ce que l’on sait déjà le gouvernement a suffisamment de travail jusqu’à la fin du quinquennat ! Dans son discours Fabien ROUSSEL indique :
« Pour le dire autrement,
• pouvoir d’achat,
• hausse des salaires et des pensions,
• redistribution des richesses,
• lutte contre l’évasion fiscale,
• redéploiement des services publics,
• mise en cause du coût du capital pour notre société,
• justice climatique,
• égalité des territoires,
• défense des libertés et singulièrement du droit de manifester,
• nouvelle République démocratique et sociale,
• refus des diktats austéritaires européens.
Voilà autant de priorités mises en avant par le mouvement populaire, qui doivent demeurer au cœur du débat. Et, plus encore, qui doivent se traduire en propositions précises. »
Les cahiers de la colère et de l’espoir
Face à cette initiative présidentielle, le Parti a donc décidé de lancer son « débat », mais avec un objectif plus constructif : recenser les désirs du peuple, les structurer et les traduire en projets de loi :
« C’est dans cet esprit que nous avons appelé, avec l’Humanité, à élaborer partout des « Cahiers d’espoir ». Ce sont les nouveaux « cahiers de doléances » de ce XXI° siècle…
Où chacune et chacun pourra s’exprimer, faire état de ses revendications, avancer des solutions qui correspondent aux besoins les plus urgents de notre peuple. »
Quelques détails sur cette initiative :
– Lancée le 20 décembre 2018
– Plusieurs centaines de contributions à ce jour
– Pour apporter votre contribution, utiliser le lien : https://www.humanite.fr/cahiers
– Voir l’Huma du vendredi 1er Février qui donne déjà une première synthèse des contributions reçues.
Campagne pour le pouvoir d’achat : 15 février.
« Continuer de la faire signer, Et le 15 février, devant les préfectures, les sièges du Medef, les chambres consulaires, nous déposerons ces pétitions »
En Isère, nous bénéficions de quelques jours de plus, jusqu’à fin février.
Cahiers de la colère et de l’espoir: 16 mars
« Nous vous proposons de rassembler les pétitions, les cahiers d’espérances, les compte- rendus des débats et les propositions que nous défendons, pour les remettre au gouvernement le 16 mars.
Ce sera l’occasion d’une grande initiative nationale, avec nos élu·e·s dont nos parlementaires du Sénat, de l’Assemblée et du Parlement Européen pour verser au débat public dix propositions pour la France, accompagnées des propositions de loi correspondantes. »