Dotations de l’État aux collectivités locales: nouveau racket sur la dépense publique
Suite à la conférence des finances publiques, l’Etat et les associations représentant les collectivités locales ont passé un « Pacte de confiance et de responsabilité ».
Dans ce pacte, responsabilité signifie qu’au motif de réduire les déficits, conformément aux engagements pris par François Hollande vis – à – vis de l’Union Européenne et des marchés financiers, les collectivités locales (régions, départements, communes) vont devoir renoncer à 1,5 milliard d’euros de dotations en 2014 !
1,5 milliard d’euros, c’est exactement comme si l’on diminuait de 3 % le salaire de chaque travailleur de ce pays, en espérant qu’il saura, malgré tout, éviter le découvert bancaire et participer à la relance de l’activité par la consommation !
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Cette véritable hérésie économique et budgétaire va affecter l’ensemble des collectivités et notamment les communes qui vont devoir abandonner rien moins que 840 millions, soit en moyenne, l’équivalent de 12 euros par an et par habitant !
Présentée comme une mesure de réduction des déficits, ce dispositif risque pourtant d’atteindre les résultats exactement inverses.
Moins d’argent pour les collectivités locales, cela peut être moins de service public au plus près de la population, mais aussi plus d’impôt à payer le moment venu !
Moins d’argent pour les collectivités locales, c’est moins d’investissement public utile en équipements sociaux, sportifs ou culturels, en infrastructures !
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Moins d’argent pour les collectivités locales, c’est un peu plus de recours à l’emprunt, c’est-à-dire plus de dette publique locale, exactement ce que l’État souhaite éviter en réduisant ses concours aux collectivités !
Pour Bruxelles, la dette publique, qu’elle soit émise par l’État ou les collectivités locales, c’est toujours de la dette publique et ce type de mesures ne fait rien d’autre que l’augmenter !
Les collectivités locales, au plus près des habitants et leurs besoins, ont un rôle à jouer dans la relance de l’activité économique, dans la création d’emplois, par leur action, leurs investissements, leur implication dans la vie sociale et collective de la Nation.
Ce n’est pas en leur faisant les poches de manière arbitraire qu’on le permettra !
Marie-France Beaufils, sénatrice de l’Indre-et-Loire.