DL du 25 janvier 2011- Ils ont fêté les 90 ans du PC

C’était en décembre 1920, lors du désormais célèbre congrès de Tours : le Parti communiste français naissait. La section locale Fontaine/Rive gauche du Drac a fêté cet anniversaire comme il se doit Samedi, la salle Edmond-Vigne a ainsi accueilli de très nombreux militants ou sympathisants, venus échanger autour d’un programme mi-politique, mi-festif.

Un film pour une vie
La projection du film « Walter, retour en résistance », de Gilles Perret, a lancé l’après-midi, avant le débat en présence, justement, de Walter Bassan, ancien résistant et « héros » du film. Haut-savoyard de 82 ans aujourd’hui, il fut déporté à Dachau en 1944, à 17 ans. Le film raconte son histoire, mais interroge surtout sur les idéaux du fameux « Conseil national de la Résistance » (CNR) : sont-ils toujours d’actualité ?

Résister ? «C’est toujours possible »
« Nous avons oublié de défendre les valeurs que le CNR nous imposait » a entamé Walter Bassan. Comme une explication à l’avènement du gouvernement actuel, aux préoccupations très visiblement éloignées de celle des communistes d’hier et d’aujourd’hui.
Comment, dès lors, regagner l’adhésion populaire ? « En terme de revendications; on peut trouver des convergences entre les militants, et avec les syndicats. Mais c’est plus dur pour ce qui est de la façon de se battre » a estimé Cédric Thuderoz (CGT).
« Je crois que le capitalisme met une telle pression sur la majorité de la population, que l’on a possibilité de faire avancer le front de gauche » a pour sa part jugé un militant. « Les partis politiques doivent agir avec les syndicats : contre les retraites par exemple, ils étaient unis » a rappelé un autre. « Il faut miser sur l’émotion, articulée sur le politique. C’est ce qu’a fait Sarkozy, on doit savoir le faire ! » entendait-on également. « Ce qui s’est passé (NDLR : la Résistance) peut se reproduire demain » a même assuré Walter Bassan Qui n’a rien perdu de son enthousiasme !
Isabelle CALENDRE

Avec un repas fraternel…

Après les riches échanges de l’après-midi, les participants ont pris place autour des tables dressées par les membres de la section locale du PCF, afin de partager un repas fraternel, qui a permis de déguster une solianka (parfaitement réussie par l’un des organisateurs, Laurent Jadeàu), et une tarte aux pommes en dessert. Un moment agréable, qui a donné occasion à tous de partager ainsi un moment d’échanges, de souvenirs mais aussi de projets avant la soirée spectacle.
La section locale du PCF a renoué ainsi avec les traditionnelles soirées familiales qui ponctuaient, alors, la vie des militants locaux et de leurs compagnons de route.
SC

… et un hommage à Jean Ferrat

Alain Hivert a son répertoire, ses chansons, mais depuis quelques années parcourt l’hexagone pour chanter le répertoire de Jean Ferrat. La rencontre a eu lieu dans cette Ardèche dont ils partageaient tous deux un amour profond. Alain Hivert a voulu faire que les chansons de son ami Jean Ferrat, qui ne souhaitait plus se produire sur scène, soient encore vivantes. Jean Ferrat l’avait autorisé à poursuivre cette initiative, après avoir assisté à son premier spectacle, à l’issue duquel il avait déclaré : « Je craignais le pire… j’ai eu le meilleur ! ». C’est sans aucun doute le sentiment partagé par l’auditoire, ce samedi en clôture de l’anniversaire du PCF.
Plus qu’un récital, plus que la reprise de chansons phares de ce compagnon de route fidèle des communistes, le récital intitulé « Qui vivra Ferrat » fut un grand moment de poésie, de flashs sur la vie de ce chanteur. Alain Hivert a livré quelques anecdotes, ponctuant les enchaînements par des phrases célèbres inspirées par Eluard, Aragon, et expliquant sa démarche en citant Jean Jaurès : « C’est en
allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source».

Et cette fidélité s’est retrouvée dans le ton, dans la voix, dans les commentaires si  bien que beaucoup de spectateurs ont cru revoir leur. « Jean » sur la scène. Antraigues, les parties de boules, la montagne ardéchoise, la France : tout un enchaînement bien mené, passant de l’émotionnel à la joie de vivre, à l’amour et à la révolte.

Si les poutres de la salle Edmond-Vigne n’ont pas craqué  comme celles en marronnier du grenier de la maison de Jean Ferrat, c’est le coeur de tous les présents qui a craqué, rappelant combien ce besoin de vivre ensemble dans un monde de paix, avec des valeurs simples de partage et d’égalité, était fort pour tous…

Serge CHALEON

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