Avec un programme de gouvernement et des candidatures uniques dans les circonscriptions de France, les forces politiques qui ont constitué le nouveau Front populaire donnent rendez-vous aux Françaises et aux Français les 30 juin et 7 juillet prochains.
Une immense attente d’union s’est exprimée.
Elle est scellée !
À partir d’aujourd’hui, partout en France nous œuvrerons à élargir ce rassemblement avec toutes celles et ceux, Françaises, Français, associations, syndicats, partis politiques, personnalités engagées dans le débat public, qui partagent nos idées et nos orientations.
Nous aurons des candidates et des candidats communs capables de représenter la société française.
Nous avons œuvré à un programme politique de rupture avec une déclinaison pour les 100 premiers jours du mandat, des propositions concrètes et réalistes, pour que la vie des Françaises et des Français change, vraiment !
Désormais, l’arrivée du Rassemblement national au pouvoir n’est plus une fatalité !
Levez-vous et rejoignez le nouveau Front populaire. L’espoir est là !
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Résister et construire avec le Nouveau Front populaire
Tout doit être fait pour que le Nouveau Front populaire batte Macron et le RN. Pour que l’extrême-droite soit battue, il faut la faire reculer dans les consciences. Si difficile que paraisse cette tâche, c’est un enjeu dès le 30 juin, quand tout va se jouer.
Si nous voulons résister efficacement au RN et construire une alternative qui réponde à la colère, aux angoisses et aux exigences de nos concitoyens, il faut leur donner très vite les signaux qui les convaincront que la gauche ne propose pas de répéter ce qu’ils ont rejeté avec tant de déception en 2002 et en 2017.
Il faut avoir le courage, même et surtout dans ce rapport de forces, de proposer des moyens crédibles de réaliser des objectifs sociaux et écologiques ambitieux, et pour cela de commencer à mettre en cause le pouvoir du capital qui est essentiellement un pouvoir sur l’utilisation de l’argent.
La logique économique du programme du Nouveau Front populaire et de son financement
La logique économique du programme du Nouveau Front Populaire (NFP) est de partir des besoins pour engager un nouveau type de développement et d’efficacité :
Temps 1 – « Rupture » et « bifurcation »
• Réponse immédiate aux exigences sociales et écologiques populaires (services, publics, emploi, salaires, minima sociaux, logement, …)
• En mettant des avances financières immédiates à leur service des exigences sociales par la mobilisation du pôle bancaire public et en réorientant les aides publiques Avec des pouvoirs démocratiques pour contrecarrer ceux qu’exercent les marchés financiers sur les banques et les entreprises (« l’utilisation de l’argent »).
• Pour cela on réalise, en parallèle, des réformes de structure (bifurcation) qui permettent de s’assurer que l’on prend bien le chemin d’un développement pérenne, efficace o Nouvelle conditionnalité sociale et écologique de toutes les aides publiques
- Pôle public bancaire et financier, réglementation bancaire
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- Nouveaux droits d’intervention des travailleurs
- Nouvelle fiscalité o Augmentation et Modulation des cotisations sociales
- Soumission de « la finance » à cotisation (dividendes, rachats d’action, …)
- Quid d’institutions de planification écologique et sociale ? ?
- Rôle positif des services publics (formation, recherche, écologie, …)
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En effet, les enseignements de Keynes et de bien d’autres nous disent que des avances monétaires peuvent permettre de prendre efficacement le chemin d’un autre développement, mais ce n’est pas fatal. Marx, entre autres, montre à quel point le monopole du capital qui vise le taux de profit vient piloter de façon perverse ces avances. Il faut s’assurer que le bon chemin est pris en dirigeant ce flux monétaire selon des critères d’efficacité écologique, sociale et économique. Alors cet autre développement génèrera les ressources qui permettent d’entretenir de façon pérenne le développement que nous souhaitons
Temps 2 – la « transformation » et le financement auto-entretenu
• La transformation prend alors corps et le financement tend à s’auto-entretenir. Le poids de l’endettement dans le PIB recule, une nouvelle production se développe, les « déficits » économiques et écologiques commencent à se résorber. Pour cela il faut bien distinguer les temporalités :
La réponse aux besoins = « rupture » engagement des réformes de structure = « bifurcation » développement efficace, pérenne = « transformation ».
La logique de développement, c’est que l’écologie et le social (l’emploi, la formation, les services publics et la réduction du temps de travail) sont but et moyen de la transformation, pour une tout autre production et activité économique.
• Développement écologique : diminution des rejets de CO2, économie de matières et de capital matériel, diminution des rejets polluants. Il faut s’en assurer dans tous les projets d’investissement et de production et basculer vers une économie où, tout en répondant aux besoins matériels (logement, alimentation, transport, …), la priorité devient le développement des services humains (santé, culture, …)
• Développement social : un emploi de qualité, avec un temps de travail fortement réduit aussi bien à la semaine/année, que tout au long de la vie (retraite plus tôt, temps de formation accru tout au long de la vie), pour permettre aussi bien l’émancipation, l’épanouissement, desserrer la tension du travail que pour permettre la participation à la vie sociale. Le développement des services publics et de la protection social sont décisifs en ce sens. C’est en lien avec la conception d’une sécurisation plus ou moins radicale de l’emploi et de la formation, devenue commune à l’ensemble du monde syndical.
Viabilité et efficacité économique. La question est lancinante depuis 1983-84, mais aussi quand on pense à 1936. On nous attend à ce tournant !
• La première question lancinante est celle des coûts des entreprises : il y a d’une part la nécessité de préserver leurs capacités de développement et d’autre part la compétitivité internationale. Nous proposons certes coopération et des protections Européennes, mais cela est loin de suffire, surtout à court terme…
Ce que nous proposons de nouveau, à l’unisson du mouvement social et syndical, c’est la baisse du coût du capital (dont ses prélèvements), et même tous les autres coûts que les dépenses sociales et pour le vivant. Donc une baisse des coûts… mais tout autre !
• La seconde question est celle de l’international et de l’Europe. Pour l’Europe, Le « pacte européen pour le climat et l’urgence sociale » ouvre une bataille pour sortir en commun de l’austérité, par exemple avec un Fonds européen de développement des services publics dans tous les pays de l’UE. Cela éviterait d’être dans une opposition de phase conjoncturelle !
Nous proposons aussi des mécanismes de financement public sur des critères précis, dans l’UE, pour une nouvelle production industrielle et de services.
• Ceci dit, l’international est la partie faible du programme. Peut-on aussi « interpréter » ? Par exemple, il est écrit : « mettre fin aux traités de libre échange » : que met-on à la place ?
Des traités de coopération avec le Sud global : échanges et investissement privilégiés si cela développe les biens communs (santé, environnement, …) et l’emploi des 2 côtés, articulé avec des protections économiques.
• Enfin, la question de la monnaie, d’un nouvel ordre économique international et du dollar est ouverte.
Sur le fond, nous pouvons dire que le NOUVEAU FRONT POPULAIRE cherche à tenir compte de l’expérience du Front populaire de 1936 : il agit sur la monnaie et les banques (le Front populaire n’avait pas cherché à impulser un autre crédit aux entreprises, au contraire de ce qui a été fait à la Libération), et à tenir compte de l’échec de 1983-84 (il cherche à agir sur l’offre des entreprises, leurs coûts, pas seulement sur la demande, et sur l’international). S’il se centre bien sur l’orientation d’avances financières massives avec de nouveaux droits pour la société civile et les travailleurs.ses, il tiendra compte de l’expérience réussie de la Libération.
Développer les services publics avec le Nouveau Front Populaire
Le programme Nouveau Front Populaire (NFP) énonce que « le service public est de retour ».
Pour cela toute une série de mesures, immédiates et de moyen terme, sont envisagées, depuis une « conférence de sauvetage de l’hôpital », ou les « premiers pas de la gratuité scolaire intégrale », jusqu’au « rattrapage des postes manquants de fonctionnaires » à l’hôpital public, dans le soin, dans le médico-social, la justice, les agences de l’État, en passant par « développer les transports publics et écologiques » et revenir sur la privatisation de Fret SNCF, « redonner à l’école son objectif d’émancipation » mais aussi « garantir l’accès à toutes et tous sur tout le territoire », avec « l’égalité territoriale », la création de 500 000 places en crèche, la construction de 200 000 logements publics par an pendant 5 ans, et un « plan grand âge », avec formation et embauches de personnels ou encore étendre la gratuité de la culture et des musées nationaux ou une loi de programmation de la recherche plus ambitieuse.
C’est indispensable aussi bien pour la justice sociale, pour l’émancipation humaine que pour l’efficacité sociale, économique, écologique, mais aussi tout simplement pour la vie.
Question majeure : comment financer cela pour que cela soit à la hauteur des besoins et durable ?
• Cela demandera un financement important.
La fiscalité n’y suffira pas : même si on réquisitionnait l’ensemble des profits du CAC40 (140 milliards d’euros), ce qui n’est ni possible, ni souhaitable (car il faut que ces entreprises se développent, certes autrement, mais qu’elles se développent) ;
• il faut bien voir aussi que développer des services publics repose en priorité sur les embauches massives, de la formation et un emploi de qualité, bien payé. En priorité, mais pas exclusivement, car il faut accompagner des embauches et ces formations par des investissements matériels.
Par exemple, on ne peut pas se contenter de construire des murs d’hôpital ou d’acheter du matériel, sans former et recruter des soignants ou encore d’acheter des rames de trains… sans embaucher ou former des conducteurs pour les piloter ! etc.
Il en est de même pour les places en crèche ou pour l’éducation. Dans les secteurs les plus en tension (hôpital), il faut que les recrutements soient massifs pour rendre crédible que les conditions de travail changent et ainsi permettre un « choc » d’attractivité des emplois.
• Enfin, il faut bien distinguer les temporalités : d’abord l’urgence, ensuite le traitement de fond.
C’est ce que fait le programme du NFP. La logique de la réponse est la suivante
• On finance immédiatement par des avances à 0 % des créations d’emploi et des formations, sous forme de pré-recrutements, avec une rémunération des jeunes durant la formation (et engagement des deux côtés sur un emploi à statut), accompagnées d’investissement ;
• On organise en urgence, les alternances formation-emploi adaptées pour les premiers recrutés, afin que tout de suite les services publics (par exemple l’hôpital) puissent respirer et on ouvre le chantier de l’élaboration démocratique des formations, ouvertes aussi à tous les personnels en poste ;
• On organise un audit de la dette passée et sa reprise à 0 % par la Caisse des dépôts entamée immédiatement mais de façon progressive, en commençant par l’hôpital public. Cela permet la résorption progressive des 50 milliards d’euros d’intérêts prélevés chaque année par les marchés financiers sur le budget de l’État, donc sur nos impôts ;
• l’activité et la production réalisées augmente ensuite, car progressivement les personnels sont opérationnels et font progresser le PIB, les cotisations sociales et les richesses, augmentant ainsi l’assiette des prélèvements.
La progression générale de l’emploi, de la valeur ajoutée et des salaires qui résulte de la logique d’ensemble du programme contribue également à l’augmentation de cette assiette.
D’autre part la réforme fiscale entre en vigueur faisant contribuer la finance, le capital et en priorité les très hauts revenus. Les deux conjugués permettent de financer ensuite le remboursement et un fonctionnement pérenne…
• les avances à 0 % sont réalisées par le pôle public bancaire que le NFP crée à partir de la Caisse des dépôts et la BPI (banque publique d’investissements) ;
• on crée pour cela, par exemple, un Fonds pour les services publics, à gestion démocratique, où siègent des parlementaires, des élus des territoires, des salariés (représentants organisations syndicales) et des associations d’usagers. Il est saisi depuis le terrain, par les mobilisations populaires exprimant les besoins.
Commentaire politique : les réformes de structure (Fonds d’avances, français voire européen, et financement à 0 %) permettent de s’assurer que les dépenses seront efficaces tant pour le niveau de vie des gens que pour faire progresser l’assiette nouvelle de richesses.
En parallèle au niveau européen
• La Caisse des dépôts exige son refinancement par la BCE comme les traités l’y autorisent, avec application d’un taux zéro (Banque centrale européenne) ;
• pour être plus forts, le gouvernement français propose aux autres pays de l’UE qui le veulent de créer ensemble, via le mécanisme des « coopérations européennes renforcées » un Fonds pour les services publics, adossé aux équivalents de la Caisse des dépôts et/ou des banques publiques des autres pays (Allemagne, Espagne, Belgique, Slovénie, par exemple) ;
• à Bruxelles (conseil des ministres européens), le gouvernement français mène la bataille pour la création généralisée et immédiate d’un tel Fonds pour les services publics dans toute l’Europe (autorisé par l’article 123.2 du Traité de l’UE). De même que les parlementaires français du NFP à Strasbourg ;
• sur cette base, nous exigeons le remplacement Pacte de stabilité par un pacte européen « pour le climat et l’urgence sociale » (programme du NFP).
Nouveau Front populaire : quel projet fiscal ?
Une réforme fiscale pour rétablir une certaine égalité devant l’impôt et participer au financement des services publics est aujourd’hui nécessaire comme nous l’indique le programme du Nouveau Front populaire. Mais pour cela cette réforme doit être caractérisée par des propositions fortes incarnant une réelle volonté de changement.
C’est pourquoi une réforme fiscale doit s’attaquer au déséquilibre entre le poids que représente la fiscalité indirecte par rapport à celui de la fiscalité directe, ce qui est une grande source d’injustice.
C’est pourquoi doit être proposée une réduction de la TVA sur les produits de première nécessité. Dans le même temps il faut promouvoir une réforme de l’impôt sur le revenu en en faisant un véritable impôt universel sur le revenu c’est-à-dire imposant selon les mêmes principes et modalités les revenus du travail et ceux du capital (dividendes et plus-values individuels notamment).
Comment parler de réforme fiscale dans un programme politique de progrès sans s’attaquer à l’impôt sur les sociétés alors que les entreprises sont soumises à des régimes particulièrement injuste et différents selon qu’elles sont des multinationales ou leurs filiales ou des petites ou moyennes entreprises.
C’est pourquoi il faut établir un Impôt de Solidarité progressif avec des tranches calculées selon un ratio chiffres d’affaires / bénéfices réalisés et appliquer une modulation en fonction de l’utilisation des bénéfices de ces dernières afin de favoriser des investissements utiles à l’emploi, la formation, l’écologie.
Le retour de l’ISF est nécessaire en intégrant dans le calcul de sa base les biens professionnels et en accroissant sa progressivité.
S’agissant des droits de mutation, il s’agit également d’accroître leur progressivité et de revoir le calcul de leur base en intégrant une pondération de son montant selon le revenu des donataires ou des acquéreurs.
Enfin une réforme de la fiscalité est urgente pour redonner des marges d’action et d’initiatives aux collectivités locales. Cela passe par l’établissement d’un impôt local sur le capital des entreprises (matériel et financier) et la construction d’une nouvelle contribution des ménages.