Le gouvernement s’entête. Il vient de présenter son projet de réforme des retraites prolongeant, sans les remettre en cause, les désastreuses réformes de la droite depuis 1993, fondées sur l’allongement de la durée de cotisation et la baisse du montant des pensions. Il y ajoute même un nouveau cadeau au patronat avec une réduction annoncée des cotisations employeur pour la politique familiale.
L’avenir des retraites nécessite un débat public, argumenté et contradictoire. Rien de cela n’a été organisé par le gouvernement qui prévoit, en plus, un temps contraint à l’Assemblée nationale.
André Chassaigne a bien raison de s’y opposer au nom des député-e-s communistes et du Front de gauche.
Une autre réforme est possible qui permette le droit pour toutes et tous à la retraite à 60 ans à taux plein. Une réforme solidaire et socialement efficace ne reposant pas uniquement sur les salarié-e-s et les retraité-e-s.
Ce qui ruine nos retraites, c’est le coût du capital. Quand les entreprises versent un euro de cotisation sociale, elles en versent plus de deux pour le financement du capital.
Cette gabegie doit cesser. Elle doit être renversée.
C’est le sens de l’engagement du PCF pour un grand débat public, dans les mobilisations à venir et dans le cadre de l’appel unitaire « Retraites 2013 ».
La procédure accélérée
Le gouvernement s’entête à imposer la procédure accélérée, afin de prendre le peuple en otage et imposer ses solutions: de nouveaux cadeaux au capital, la taxation de la majorité du peuple et un recul sans précédent du départ à la retraite. En masse, signons la pétition de l’appel unitaire présente sur le site de l’Isère comme au niveau national.
Le gouvernement tenté par un scénario « à l’ANI » ? Par le groupe CRC / 19 septembre 2013
Après avoir échoué, grâce à la vigilance du groupe GDR, à imposer à l’Assemblée nationale la procédure dite du « temps programmé » – qui consiste à limiter le temps de parole des différents groupes parlementaires – le Gouvernement impose sur le projet de loi relatif à la réforme des retraites, la procédure accélérée. Comme son nom l’indique, celle-ci prive les parlementaires de la navette, c’est-à-dire de la procédure normale et contraint les parlementaires à un examen en urgence, se concluant par la réunion d’une commission mixte paritaire, dont les travaux ne sont pas publics, et où les groupes parlementaires minoritaires en nombre sont sous-représentés.
Le recours à cette procédure, comme la tentation d’en imposer d’autres, témoigne de la fébrilité du Gouvernement, face à un projet de loi contesté par une majorité de nos concitoyens. En privant les parlementaires du processus législatif normal et en obtenant un temps de parole réduit pour les groupes (3 heures de discussion générale sur la réforme des retraites contre 5 heures sur le cumul des mandats), il entend certainement éviter que les débats ne mettent en lumière combien cette réforme constitue une régression pour les salarié-e-s et éviter que les propositions alternatives, portées dans la rue par les organisations syndicales et dans l’hémicycle par le groupe CRC ne prennent corps.
Les sénatrices et sénateurs communiste républicain et citoyen qui ont déjà subi – lors de l’examen au Sénat du projet de loi portant transposition de l’Accord National Interprofessionnel du 11 janvier 2013 – le « vote bloqué », ce qui a constitué une « première » de la part d’un gouvernement de gauche contre un groupe n’appartenant pas à son opposition, mettent en garde le Gouvernement contre l’utilisation de nouveaux artifices réglementaires ayant pour effet de museler les sénatrices et les sénateurs.
Ils n’accepteront pas, sur un projet de loi aussi majeur que celui-ci, qu’une nouvelle fois, la démocratie soit réduite à une partie congrue et appellent à un débat constructif et respectueux.
Ce débat doit tenir compte des enjeux majeurs que sont le financement, la prise en compte de la pénibilité, le montant et les conditions d’accès à la retraite des femmes et des jeunes. Il doit permettre de trouver des solutions durables et solidaires