Monsieur le Maire
Mesdames et Messieurs Les Elus, chers amis et camarades des associations d’Anciens Combattants, ainsi que tous les citoyens qui n’ont pas oublié ces 5 années de guerre et les souffrances endurées par notre peuple. Nous saluons avec joie la présence des élèves de l’école du Pont du Drac accompagnés de leur professeur Cédric Eloi qui interpréterons le chant des partisans et un poème de Paul Eluard « LIBERTE » .
Nous voici au 67 ème anniversaire de la Victoire sur le nazisme et le fascisme japonais, de la victoire des peuples sur la barbarie qui, en moins d’une décennie, avait fait des dizaines de millions de victimes et dont la pérennisation en aurait entraîné autant d’autres, conséquence de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre qui doivent être imprescriptibles dans tous les pays, y compris le nôtre.
Cette victoire sur le nazisme et le fascisme s’accompagna de l’espérance que ces idéologies criminelles étaient définitivement vaincues et de l‘aspiration à un monde meilleur, fraternel, solidaire et en paix, que fut concrétisé par la création et la Charte de I’O.N.U.
67 ans après cette victoire, acquise au prix de tant de douleurs et de sacrifices, le Monde dans lequel nous vivons aujourd’hui n’est pas – hélas – a la hauteur de cette espérance et de cette aspiration qui restent d’actualité, car il soufre toujours de la guerre, du de racisme et la xénophobie, de la dictature, des injustices et des exclusions.
Le fascisme a relevé la tête à la faveur de la crise , il retrouve une audience des plus préoccupante alors même qu’il est toujours liberticide et porteur de haine à l’égard des minorités nationales, religieuses ou sociales, des immigrés, des autres peuples.
Pire, au-delà des partis et groupes qui s’en réclament explicitement, son idéologie contamine des forces qui, par proximité politique ou par opportunisme électoral, reprennent sous une forme atténuée mais non moins dangereuse son discours d’ordre et de xénophobie, et elle s’installe dans notre société, notamment au sein d’une partie de la jeunesse révoltée par ses conditions de vie présentes et son manque de perspectives d’avenir.
En témoignent dans notre pays , les campagnes virulentes désignant les immigrés comme responsables des maux de notre société tels la délinquance et le chômage de masse. Du débat sur l’identité nationale à la stigmatisation d’une communauté entière telle celle des Roms, de la velléité d’introduire la génétique par l’emploi de tests ADN dans la politique d’immigration ,à la constitution de fichiers illégaux, tel celui de la gendarmerie concernant les gens du voyage, ou potentiellement liberticides pour toute la société, tel le fichier Edvige.
67 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale disparaissent peu à peu mais inexorablement celles et ceux qui furent les témoins de la réalité du fascisme au pouvoir et de ses crimes, celles et ceux qui en furent les victimes, celles et ceux qui le combattirent et que l’histoire a appelé et appelle les Résistants. Ils étaient alors les porteurs de cette espérance d’une France et d’un monde démocratique et en Paix, de cette aspiration à une société plus juste, fraternelle et solidaire, dans laquelle l’intérêt général primerait sur les intérêts particuliers, se libérer de la dictature des banques , espérance et aspiration qu’ils avaient concrétisées par le Programme du Conseil National de la Résistance dans ses dimensions humaniste, patriotique, démocratique et sociale.
Or, il est plus que jamais nécessaire que leur témoignage ne s’éteigne pas avec eux, que le combat contre le fascisme qu’ils ont mené toute leur vie continue parce que le danger reste présent, que ces valeurs humanistes, démocratiques et de justice qui les motivèrent soient portées au cœur de notre vie publique, de nos débats citoyens, qu’ils soient politiques ou sociaux, que leur lutte pour la défense de la Paix soit poursuivie.
C’est pour ancrer dans la mémoire nationale ce que fut le rôle historique de la Résistance dans la libération de notre pays et dans la restauration de la liberté pour son peuple, pour en faire un moment fort de la transmission de la mémoire et des valeurs de la Résistance que nous exigeons l’instauration au plus tôt d’une Journée Nationale de la Résistance, le 27 mai, date anniversaire de la création du CNR par Jean Moulin en 1943, date symbole de l’unité de la Résistance.
C’est ce combat et ces valeurs qui fondent notre Association et qui, au-delà de nos différences de conceptions politiques, philosophiques ou religieuses, nous rassemblent, Résistants et Amis de la Résistance, au sein de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance, de I’A.N.A.C.R.
Nous voulons être ainsi des passeurs de mémoire et des éveilleurs de conscience, dans la fidélité aux valeurs de la Résistance, dans la fidélité au combat des Résistantes et des Résistants.
La Résistance doit donc continuer à vivre avec passion la lutte pour rétablir les acquis du programme du C.N.R. qui faisait de la France un pays ou la justice, la solidarité la liberté était un modèle envié par beaucoup de nations
Un nouveau président a été élu le 6 mai. Souhaitons qu’il nous offre le retour aux valeurs essentielles de la République.