Hollande et le gouvernement doivent tirer les enseignements du référendum alsacien. Et vite….
La proposition de création d’une collectivité territoriale unique d’Alsace vient d’être rejetée par référendum. Ce mauvais projet, véritable laboratoire pour adapter les collectivités à la politique d’austérité, a suscité beaucoup de méfiance dans les populations des deux départements alsaciens. Privés d’un vrai débat sur la réforme des collectivités territoriales et l’avenir régional, les électrices et les électeurs ont très clairement exprimés, d’abord par leur non-participation, que la question posée était totalement déconnectée de leurs préoccupations. Notons combien la démocratie a été escamotée : la seule circulaire envoyée était une propagande pour le « oui ». Le Front de gauche a fait dans ces conditions difficiles une belle campagne. À n’en pas douter, le résultat de ce soir est aussi, en creux, l’expression d’une volonté de ne pas affaiblir le lien de l’Alsace avec la France.
Le contexte actuel, sur fond de crise politique, économique et sociale, a pesé de tout son poids. C’est un changement de cap dans la politique gouvernementale qui est attendu. Pas une opération de ce type qui se solde par un lamentable échec. Après le vote des alsaciens, le projet de loi sur l’acte 3 de la décentralisation doit être retiré pour engager une véritable concertation avec l’ensemble des acteurs. Face à la finance, ce n’est pas la restriction de la démocratie locale qui doit être encouragée mais tout au contraire son développement. L’exécutif doit donc tirer les enseignements du référendum alsacien. Le plus vite sera le mieux.