Nicolas Sarkozy, le 12 juillet au 20H de France2
Nicolas Sarkozy s’est invité pendant plus d’une heure à la télévision, sur le service public qu’il veut liquider. Pour ne rien dire ou, au mieux, raconter des contes à son électorat. L’unique objectif de son interview : faire oublier les affaires à répétition dans lesquelles la droite est engluée depuis des mois, sauver les apparences d’un gouvernement en faillite sur tous les terrains. Son discours peut se résumer en une phrase : « Français encore un effort pour payer la crise ».
Affaires, retraites, dette, G20, sécurité, football … Nicolas Sarkozy a tricoté un invraisemblable patchwork même pas digne du meilleur du café du commerce. Le président n’a pas hésiter à se fendre en direct d’un conseil à son ami Woerth, « un homme honnête et compétent!», celui de démissionner de ses fonctions de
trésorier de l’UMP. Il n’hésite pas à manier légèrement les contrevérités prétendant qu’au nom de la République irréprochable il n’aurait pas hésité à se séparer de deux ministres indélicats.
Sur les retraites, comme sur les autres sujets d’actualité, il a répété les même ritournelles : « la fiscalité en faveur des plus riches », « c’est utile pour les plus pauvres’, « travailler plus’ mais maintenant il n’est même plus question d’y rajouter pour gagner plus et pire encore les leaders syndicaux seraient populistes, les manifestants animés par la peur…Rassurez-vous, Nicolas Sarkozy serait là pour nous protéger. Les français connaissent bien la chanson mais c’en est une autre qu’ils réclament. Comme l’ont montré les puissantes manifestations du 24 juin et la défaite de la droite ce week-end dans son fief de Rambouillet, la politique du gouvernement est durablement contestée, il doit arrêter de faire la sourde oreille et changer de politique.
Le disque de la droite est rayé. C’est ce qui a conduit Nicolas Sarkozy à prendre le ton patelin du conseilleur, en qui plus personne ne croit. La droite est incapable d’inventer les réponses à la crise à laquelle ses politiques ont conduit.
En réalité, c’est le spectacle tout entier de la politique gouvernementale qui doit s’arrêter. Le gouvernement et Nicolas Sarkozy doivent cesser de passer en force. La démocratie doit retrouver ses droits et la dignité sa place dans la conduite des affaires publiques.
Plutôt qu’un jeu de chaises musicales destiné à amuser la galerie sans rien changer, la situation exige du gouvernement trois mesures immédiates.
- L’abandon de son projet de réforme des retraites. Le projet de loi doit être retiré de l’ordre du jour du Conseil des ministres et du Parlement, et le dossier retiré à Eric Woerth.
- Le bouclier fiscal doit être supprimé et les fonds récupérés mis au service de l’emploi public et du pouvoir d’achat populaire.
- Les attaques contre la démocratie doivent cesser et le projet de réforme des collectivités territoriales que le gouvernement cherche actuellement à imposer au Sénat immédiatement abandonné.
Si le gouvernement est incapable de l’écouter, cela s ‘entendra tout cet été et à la rentrée notamment lors de la manifestation du 7 septembre contre la réforme des retraites à l’appel de tous les syndicats unis et les 10, 11 et 12 septembre à l’occasion de la Fête de l’Humanité.