Dans une décision rendue ce jeudi 10 avril 2025, le tribunal de commerce de Lyon a privilégié l’offre de BorsodChem (filiale hongroise du groupe chinois Wanhua) positionnée sur la reprise d’une partie seulement de l’activité (l’atelier Tolonates) de Vencorex et de 54 salariés.
Face aux enjeux industriels, sociaux, critiques et stratégiques que représente Vencorex dans le paysage industriel, l’interconnexion avec une multitude d’industries et d’entreprises, aussi bien sur Pont-de-Claix que sur Jarrie, cette décision est inacceptable !
Des centaines de salariés vont perdre leur emploi. Des milliers sont en réalité concernés à moyen terme car avec la fin de Vencorex, c’est, en réalité, toute la filière chimie française qui est menacée.
La proposition de reprise, portée par les salariés et à laquelle la CGT est associée, avec l’appui des collectivités territoriales et certains des industriels de Pont-de-Claix, était bien plus ambitieuse et visait à garantir la pérennité de l’activité, le maintien de l’indépendance nationale au niveau du nucléaire mais aussi de l’aérospatiale et de la défense. Ce projet de Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) visait la conservation des emplois directs, mais aussi induits, sur le bassin isérois soit plus de 400 emplois industriels sur la plateforme.
Il est donc inacceptable que cette entreprise si stratégique et décisive pour l’économie française passe sous pavillon d’un groupe chinois, plus intéressé par les brevets que par l’avenir de la filière en France et le sort des travailleurs.
La désinvolture du gouvernement Bayrou sur ce dossier est indigne, balayant d’un revers de main le projet porté par les salariés, des entreprises et des collectivités. Parler d’un site « non viable » comme l’a fait le Premier ministre témoigne de sa méconnaissance du dossier. Cette entreprise est non seulement viable mais porteuse d’avenir pour le pays et il suffisait que l’Etat soutienne le projet de SCIC alors qu’hier encore un groupe industriel indien affirmait garnir le carnet de commande.
Vencorex doit vivre et l’ensemble de ses activités doivent être maintenues. Notre souveraineté industrielle et militaire en dépend. Que vont devenir les technologies et les brevets ?
Suite à cette décision, la France devra désormais se fournir en Allemagne et auprès d’une entreprise polonaise pour répondre à certains besoins indispensables en matière de nucléaire civil et militaire.
Il est temps d’entendre les salariés, dont l’intervention est essentielle, ainsi que les nombreux élus locaux et collectivités qui soutiennent leur projet, ils portent une solution utile à l’emploi comme au renouveau industriel dont le pays a besoin. Il est de la responsabilité de l’État et des banques, notamment du pôle public (BPI, CDC, La Poste), de leur apporter tout le soutien nécessaire.
Le gouvernement doit reprendre la main ! Il est urgent de stopper le processus en cours, particulièrement dangereux aux plans économique et écologique, pour tout un bassin de vie et pour le pays. Qui va dépolluer le site dont le coût est à 1 milliard d’euros alors que la poursuite de l’activité est le moyen de traiter la pollution accumulée ?
Le PCF, ses élus, continueront de défendre les salaires et l’avenir industriel du site
Paris, le 10 avril 2024
Fabien Roussel